Au Paradis des Muses



« Personne ne sait encore si tout ne vit que pour mourir ou ne meurt que pour renaître. »

Marguerite Yourcenar

 

 

Tu t’évertues à prendre le large. Le long des quais je guète les barques, les bourrasques, les tempêtes. Le sillage, je m’en charge.


Le soleil s’inquiète des gouttelettes du matin sur les algues. Le rêve d’un nouveau monde et les goélands narguant les corvettes.


Des tempêtes au paradis, c’est ce qu’on m’a dit de toi. Retrouver les extases d’antan, le frisson du firmament, la naissance des amants. Revenir comme avant. Je deviens barge de toi.


L’espace nous fait barrage. Les lieux de passage, les escales nous embarrassent. Tu t’aventures au fil de l’eau, tu me tournes le dos.


Aux amarres du vieux port, je sens la brise qui tourne. C’est la saison où reviennent les touristes, j’ai changé mes devises.


Moi j’avais tendance à relire tes mots. Nos morceaux de ciel vite formulés. La mémoire de nos morsures démesurées à l’annonce de nos morts susurrées.


Puis je m’inquiète, j’assigne mes sensations indignes, je cherche mes mots. Je cherche des signes de toi. Je cherche tes mains certains matins dans l’air froid.


Tout ce que je veux c’est être avec toi. Je tente d’apprivoiser la vase. Je somatise parfois, et j’exorcise les supplices de la foi. Je surenchéris.

 

 

 

 

© DGC 04 2008

Illustration : Sophie Dahl par Steven Meisel

 

Mar 8 avr 2008 6 commentaires
Certaines histoires sont plus fortes que des addictions.
Heureusement ?
(excellent choix, la photo !)
H2.0 - le 08/04/2008 à 08h53

Je ne connais pas grand chose aux addictions,
étant communément considéré comme sain de corps et d'esprit.
Je ne suis en dépendance que de personnes chères que j'emporte en moi
(quelque part entre le siège de l'âme, le plexus solaire et le talon d'Achille),
mais ton rapprochement est ici très bien vu.
Merci et bienvenue ici, H2.0
Anonyme
sublimes ..
morganedesfees - le 08/04/2008 à 09h30

Au pluriel en plus ?
Anonyme
Dans le creux de ma vague
ramène ton sable
Avec le soleil couchant
attires à nous le vent
Pour que nos corps enfiévrés
devienne tempête déchainée
Multi-sourires - le 08/04/2008 à 13h19
En jouant au puzzle... on pourrait dire aussi

"Dans le couchant de mon sable
lèche la vague creuse.
Dans dans la sage fièvre du temps
déchaine tes tempêtes.
Dans le vent fourbu de nos corps
attire les soleils
."
Anonyme
Hors sujet:

Il semblerait que vos liens ne soient plus à jour : Mme B a disparu, mais elle pourrait bien se cacher ailleurs, ici (http://mdame.blogspot.com/ ) ou peut-être même là ( http://adultesterribles.wordpress.com/ )

Vagant - le 09/04/2008 à 10h52

Merci Vagant !
Je suis confus...
Anonyme
Vous n'avez plus d'excuse :) merci pour le lien.
A@T - le 20/04/2008 à 20h54

De rien !
Anonyme
La distance, c'est une feuille blanche sous laquelle on place une piece de monnaie. Il suffit d'y frotter une mine de graphite pour en faire ressortir le vrai volume.
La piece de monnaie est ma vie d'avant. Et sur la feuille blanche, je lis ton nom en lettres capitales.
Laure - le 25/04/2008 à 05h04

Comme cette image est belle, ma douce Laure ! Demain je serai à La Rochelle, et sur le vieux port je penserai à toi.
Anonyme