Au Paradis des Muses
“She makes love just like a woman, yes, she does
And she aches just like a woman
But she breaks just like a little girl”
Bob Dylan
(Elle fait l’amour comme une femme,
est blessante comme une femme,
mais rompt à la manière d’une petite fille).
Il est un état de grâce que connaissent les femmes à un âge incertain où elles n’ont apparemment pas la maîtrise complète de leurs armes de séduction.
Elles croient devoir utiliser certaines munitions mais ne disposent pas canon approprié. Alors parfois leur beauté explose de manière imprévue, surprenante, voire intempestive.
Un maquillage trop appuyé ou un œil un peu trop noirci, un sous-vêtement un peu trop audacieux pour la jeunesse de leur corps, la simple marque d’un porte-jarretelles sur la peau ou une chevelure si naturelle qu’elle apparait parfaite. Et leur innocence dans le regard, dont on ne saura si elle était feinte, et qui retournera n’importe quel cœur d’homme ou de femme qu’elles croiseront.
L’imprévu est profondément et fondamentalement érotique. Il en est de même de la limite.
Dans cette série Just like a woman* Bettina Rheims m’a semblé mettre en scène, en images, les imperfections de la séduction comme signes visibles-stigmates de l’imprévu et de la limite. Imprévus que quelques jeunes filles montrent en se déshabillant. Nous sommes à l’instant qui précède la rencontre charnelle. L’instant d’après peut-être auront-elles perdu toute leur innocence.
C’est la raison pour laquelle ses images me touchent.
© DGC 07 2008
Illustration : Bettina Rheims « Léa janvier 2008 Paris »
(* Galerie Jérôme de Noirmont jusqu’au 16 juillet 2008)