Au Paradis des Muses
RomanceX
Quelques extraits… vous vous souvenez ?
Marie : C’est joli ici...
Robert : ca t’étonne, hein ? C’est petit mais il y a tout ! Les filles ce qu’elles veulent c’est reconnaitre ce qu’elles ont vu à la télévision.
En ce moment c’est la mode des paravents japonais. Et bien j’ai des paravents japonais. C’est la mode des jacuzzis, ben j’ai des jacuzzis. Il y a 30 mètres carrés ici mais il y a tout. C’est un théâtre. En fait c’est une scène, je fais des répétitions.
Je suis un clochard de luxe, je ne suis rien, je ne suis pas beau. Et pourtant les femmes j’en ai possédé plus de mille.
Pourquoi moi ?
Parce qu’il faut leur parler. Et personne ne prend la peine de parler aux femmes
Tu leur parles, elles t’écoutent.
Et elles sont à portée de la main. Et la main bien sur tu la poses où il faut.
Sans préliminaires. C’est comme ça.
Eh oui parce qu’à un moment donné il faut bien qu’il y en ait un qui commence.
La seule possibilité d’amour avec les femmes passe par le viol. Les femmes se donnent très facilement au premier venu alors même qu’elles se refusent et tiennent la dragée haute au malheureux qui les aime, qui donnerait son existence pour elle et qui jure de la respecter. C’est comme ça…
(il lui tend un verre)
Marie : Merci.
Robert : Est-ce que d’ailleurs elles veulent qu’on les respecte ?
Dans un sens oui, mais c’est un respect qui est dans la logique des choses. La logique qui consiste à dire qu’elles sont à prendre. Alors elles demandent à être prises.
Je dis mille femmes. Je ne dis pas que je peux avoir un souvenir de toutes. Mais j’ai toujours noté leur nom, leur âge, les circonstances… j’ai consigné cela. Les cons des femmes : aucun n’est pareil. On peut s’en souvenir à la place d’un visage. Tandis que tu prends dix hommes dans l’assistance, tu leur coupes leur queue et tu les mets dans un panier : pas un qui reconnait la sienne !
Je sais que je ne suis pas particulièrement beau. Je suis peut être même particulièrement dégoutant. Mais le fait est là.
(…)
Marie : (intérieurement) Cette espèce d’immense gène… C’est un trouble… Il fait parti du jeu. Ne plus avoir de mots quand on en vient aux gestes. Sinon on risquerait trop facilement de leur dire « bas les pattes. » Puisqu’il s’agit de cela, d’un rapport trivial particulièrement honteux. Pourquoi les hommes qui nous dégoûtent nous comprennent-ils mieux que ceux qui nous attirent que nous aimons ?
(…)
Robert : Toi tu n’en reviens pas que ce soit moi qui promène mes doigts sur ta chatte. Pourtant c’est moi qui le fais. J’en n’ai même pas encore envie que déjà toi tu mouilles.
Et pourtant t’en reviens pas que ce soit moi. C’est comme ça. Les femmes belles se complaisent à être prises par des hommes laids. C’est ça qu’on ne te dit surtout pas. C’est ça il faut qu’il y ait du mouvement. Le mouvement c’est pas l’homme et la femme. Le mouvement c’est le beau et le laid. La beauté se nourrit de l’ignominie et elle s’y frotte. Et moi je suis là et j’en profite. C’est comme ça, j’y suis pour rien. Tu veux que je te domine ? Tu veux que je te bâillonne ?
Et sous-entendre qu’il faut aller plus loin que ce qu’il est raisonnable pour une femme d’accepter. Bien sur qu’elle prend le risque d’être contrainte bien au-delà de ce qu’elle accepte. Puisqu’on ne désire jamais que ce qu’on n’accepte pas. L’amour physique c’est le fracas du trivial et du divin.
(Catherine Breillat, 1999)
C'est possible en effet, douce Lyzis.
Reste à savoir ce que tu peux entendre... ou non !
De rien, ce ne sont pas mes paroles, Sélène.
Je trouve simplement qu'elles sont intéressantes. Cela ne signifie pas que j'y adhère totalement.
Mais il y a quelques belles vérités à y pécher, pour qui se donne la peine.