Au Paradis des Muses


 

«Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l’autre.»
Roland Barthes Fragments d’un discours amoureux

 

Tracés noirs déliés contant passage de l’homme,

Encres déposées à même l’épiderme convoité,

 

Empruntes éphémères pour moments éternels,

Mes mots peints sur ses reins creusés par trop d’amour,

 

Désirs le dos tourné dans la lumière dorée,

Des pinceaux fins trempés pour des vers inversés,

 

Des rimes en mode mineur pour adultes majeurs,

Moquons nous de ce monde, de l’amour, du bonheur,

 

Des lèvres carminées, ongles rouge-sang insolents,

Ses bras blancs sont marqués de rêves de liberté,

 

Calligraphie des corps, chorégraphie des mots,

D’une muse langoureuse et d’un amant poète,

 

En fustigeant la mort nous nous jouons des mots,

Préférons consumer au lieu de nous brûler,

 

Agir en état de grâce et ne rien redouter,

Aimer la liberté, s’en saouler et tomber,

 

Peau dénudée offerte espérant la formule,

D’un aveu noir sur blanc, arabesque indécent,

 

La nuque attend, tendue, l’apostrophe finale,

Elle devine sa bouche et son axe du mâle.

 

 

 

 

 

© DGC 12 2008

Illustration DGC « L’or » coll. pers.

Jeu 8 jan 2009 5 commentaires
Qu'ils soient d'encre... de langue... de vent... ou encore murmure du bout des doigts..., les mots ont des pouvoirs...
Ils ouvrent, ferment, habillent, incitent... ils disent, cachent, dénudent, noient...
Et vous avez l'art de celui qui en connait les courbes et les détours, qui les agraphe et les épingle aussi bien à l'endroit qu'à l'envers...
Quel corps résisterait à de si belles incantations ?
Lyzis - le 09/01/2009 à 19h02

Vous avec raison, chère Lysis, et je m'en suis aperçu avec délice il y a déjà quelques années. Je résume ce phénomène par la formule suivante :

" Le pouvoir des mots
désigne illico
le mouvoir des peaux"
 
Anonyme
J'égraine les perles du chapelet en disant ces vers dont je fais ma prière. DeeDoo, Saint dessus dessous, guide mes nuits autant que mes jours, je m'en remets à toi, veilles sur mes soupirs. Je tire la langue, donne moi ton corps.

 
Fl'or - le 11/01/2009 à 01h46

Dieu qu'elle est belle ta prière... pour les oreilles d'un athée !
(Et donne moi ta langue.)
Anonyme
Elle est précieuse comme l'or à ne point douter
mais je préfère edelweiss si il faut la nommer
pour sa persévérance et sa rareté
mais aussi le chemin à faire pour la trouver
Multi-sourires - le 13/01/2009 à 07h53

Elle est délicieuse et rare, tu l'as bien remarqué,
Edelweiss au parfum du vent elle s'épanouit,
sauvage ou langoureuse, selon les heures du sablier,
Elle connait le chemin des délices, et ceux du paradis,
Muse infidèle et perle rare, malgré tout nous sommes liés...
Anonyme
Multi : tu es belle ma mirabelle.
Mon Lover : Dé(licieusement)liés 
Edelweiss eFLOREe - le 23/01/2009 à 23h11
Liée, douce alliée, comme une envie de t'enlacer, soudain...
Anonyme
mmm...dieu que les mots "touchent" ...gourmet,gourmande, j'en redemande!
kat' ronronne - le 01/04/2009 à 18h53

Oui Kat',
Des mots qui touchent, qui troublent et qui caressent : voilà qui rassemble toutes les émotions que nous adorons.
Les lettres posées à même la peau seraient-elles le saint Graal des muses et des poêtes ? Personnellement, à part faire l'amour jusqu'à en mourir, je ne vois rien de mieux à faire pour célébrer une rencontre inoubliable que d'écrire quelques lettres choisies sur l'épiderme d'une belle !
Baisers ronronnants

Anonyme