Au Paradis des Muses
«Lorsque mes tentations me donnent des sensations je sens l’attrait du vide »
(Serge Gainsbourg, Ouvertures éclair)
D’abord il y aurait cette jambe nue, tendue vers le ciel, ce pied cambré et fier caressé par les vents d’altitude. Et puis l’angle ouvert de ses cuisses, entre lesquelles il se serait profondément calé.
Il y aurait leurs regards arrogants ou troublés, difficiles à soutenir. A frémir. Elle creuserait son ventre, assoiffée de plaisir, pour mieux le sentir en elle. Il imprimerait quelques mouvements langoureux du bassin juste assez puissants pour la faire onduler mais suffisamment paresseux pour ne pas trop se fatiguer et lui donner du plaisir très longtemps.
Et il y aurait ce ruban de satin, jadis échappé de la chevelure indomptée d’une petite fille, long et brillant, qu’il ferait glisser sur sa peau et dont il entourerait lentement et méthodiquement le pied, la cheville puis la jambe comme pour l’embellir, l’habiller, la sublimer.
Elle se laisserait faire, se laisserait entourer, d’abord curieuse puis délicieusement charmée par les chatoyants contrastes et les reflets colorés de l’étoffe hypnotique. Et elle se sentirait très belle, très sexuelle, infiniment désirable.
Il sentirait l’imminence de sa reddition et imprimerait quelques coups profonds dans sa matrice pour fixer son attention. Lentement, il enroulerait d’autres longs rubans autour de son corps jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus bouger du tout. Alors elle s’abandonnerait à un souffle de la folie et prononcerait quelques mots insensés « Je suis à toi, fais de moi ce que tu veux. »
Il ferait semblant de ne pas avoir compris ses mots, lui demandera de répéter pour s’assurer qu’elle se donne entièrement. « N’attends pas, lui dirait-elle, presque suppliante, je le veux, soumet moi à tous tes désirs »
© DGC 01 2009
Illustration DGC « Madame rêve devant les planches de Demarchelier » coll. pers.
Comme toujours, crois tu, miss Grenouille ?
Oui, pt être après tout.
Si la sensualité n'est pas ma quête, il se peut qu'elle me caractérise.
Ravi de te retrouver par là...
Sentir le satin froler, serer, contraindre jusqu'à l'acceptation, le désir...
Très jolis ces rubans...
Je crains de manquer d'imagination plus que vous ne le croyez, chère Lyzis...
Disons plutot que la réalité est un point de départ intéressant, concernant cet article là.
PS : seriez-vous (aussi) particulièrement sensible au satin ?
Oui, bien sur Lyzis ! Avouez, avouez, il en restera toujours quelque chose...
Quelle délicatesse, quelle sensualité dans cet instant ainsi donné à voir...Un vrai délice, presque un cadeau, avec tous ces rubans...sourire
Un ruban pour un cadeau, tu as une belle vision de la scène, très chère Volcane !
Ta visite en est un aussi...
l'oreillle fébrile quand je suis entourré de bigots,
baisse donc ta culotte et recrache ces gros mots,
il faut que je te fesse ; je sais : je suis un salaud...
Mais... est-ce logique ?
En tout cas, si ça ne l'est pas, tes mots n'en sont pas moins désirables...
Très joli ce texte. Il donne l'impression que le temps a ralenti...
Bises
Papillon
Satine supplie... belle réplique...
Nulle logique autre que celle du plaisir, des surprises et de l'audace, belle Papillon !
Ivres de douceur, le temps a ralenti nos vies, suspendues aux cieux paradisiaques de la complicité et de la joie, Alléluia !
Alors ça... permettez moi d'en douter...
Quand à ce qu'il resterait de mes aveux... allez savoir, peut-être pas autant que vous semblez le croire...
Mais si mais si... souvenez vous...