Au Paradis des Muses
J'avais laissé ma fenêtre ouverte et c'était bon de sentir la nuit d'été
couler sur nos corps bruns. Ce matin, Marie est restée
(Albert Camus, L’Etranger)
C’est une distance étrange, comme une gravité
Ce poids sur l’estomac qui laisse un goût salé
Une sorte de solitude, une impression nouvelle
Mes frères et mes proches me trouvent souvent muet
Ils sont restés là bas, comme de l’autre côté
D’un océan trop large qui nous séparerait
Une ère nouvelle commence, le vent s’est retourné
Je ne peux plus leur dire, notre temps a passé
La vie était ailleurs, j’ai voulu la goûter
Est-ce un déchirement d’arriver dans ce monde
Sublime qui nous hante et que nous appelons
De nos vœux les plus chers sans connaître son nom ?
Etranges sabordages dans ces pays lointains
Echouer au rivage comme au creux de ses reins
Quel est donc cette île qui m’éloigne des miens ?
Nos désirs s’accomplissent lorsque l’on plonge en soi
Aux rives de nos rêves, nos espoirs font la loi
J’ai voulu m’échapper à l’escale des rois
Au continent des songes, j’ai voulu mettre un pied
Celles que j’ai croisées ressemblaient à des reines
Celui qui s’aventure ne revient pas le même
© DGC 07 2009
Illustration Charles Auguste Mengin : Sappho
Merci pour tes compliments chère Vallis,
Comme d'habitude, j'ai mis très longtemps avant d'oser publier ces quelques vers.
Pour ne rien te cacher j'avais écrit ceux-ci en janvier 2008...
et je les trouvais si sombres que j'avais peur de vous effrayer avec !
Qu'il te touche ainsi me comble donc.
J'adore...
Un seul mot de toi... et tout est dit !
Au contraire, une envolée, quelque chose de rythmé, comme je l'ai indiqué..
cela m'a fait penser à une plongée à l'intérieur de soi, une re-naissance peut être, pas toujours comprise par les autres.. mais ne faut il pas plonger dans l'obscur pour identifier la clarté ?
Plonger en dedans de soi... chère Vallis, c'est la leçon des grands créateurs !
Certains en ressortent illuminés, hallucinés, foudroyés, fous ou incandescents...
Il faut pourtant s'y risquer si nous voulons connaitre notre vérité, puis il nous faut la formuler et tenter de la partager.
Alors nous lisons parfois dans les yeux de ceux et celles qui nous comprennent les lumières de la félicité, le sourire de la fraternité, et nous ne sommes plus jamais seuls.
Tu l'as attendu, chère Volcane, et il est venu...
Baisers
J'en reviens, effectivement
toujours différent.....
c'Est toujours la Réalité qui me guide aux Songes.......
Jamais l'Espoir......
que je considère, vain, vil, stérile, morbide.........
comme le Bonheur.....
Trop illusoires,
Ces deux......
et tellement
Destructeurs.....
Encore convient-il d'être Prêt...
Alors Voilà !!!:
Dans les rues de la ville, il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima.
Il cherche son pareil dans le voeu des regards.
L'espace qu'il parcourt est ma fidelité.
Il dessine l'espoir, puis, léger, l'éconduit.
Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse.
À son insu, ma liberté est son trésor !
Dans le grand méridien où s'inscrit son essor,
Ma solitude se creuse.
Dans les rues de la ville, il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour : chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus qui, au juste, l'aima
Et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas !
Belle bienveillance de René C. pour sa belle abandonnée.
Allégence, renoncement ou acceptance, il subsiste en nos mémoires et en nos coeurs,
traces des âmes aimées qui jamais ne s'effacent.
J'en suis persuadé.
Merci pour cette citation, Henri.
Divers vers d'hiver divergent de la saison d'été quand il m'arrive de piocher dans mon dossier "Chantier" des rimes enchantées presque oubliées rédigées un jour de rage ou un soir d'orage.
Que celles-ci ne t'effraie pas, voire au contraire te séduisent, c'est assez rassurant, finalement.
où la sensualité est reine et où il n y a pas de roi
ceux qui en reviennent, je le confirme ont gardé
un sourire doux sur le visage illuminé
Parfois trésors ou nirvana
Le voyageur n'a pas le choix
c'est dans son coeur qu'il doit chercher
A bientôt ma Louve