Au Paradis des Muses

 

Il faut du courage pour apprécier la dureté et la douceur.

Björk, Big Time Sensuality

 

 

Fatigué, assommé par trop de toi dans mes pores, lorsque mon nez, ma bouche et le tréfonds de mes cellules auront apprivoisé tous les atomes de tes arômes ; lorsque tu auras incorporé mes saveurs masculines de ta langue et de ton odorat jusqu’à t’en étourdir, alors enfin mes mains fébriles réclameront de te toucher.

 

Ta peau soyeuse appellera le frôlement et les caresses. Tes bras demanderont d’être effleurés par le bout de mes doigts. Tes épaules ou peut-être tes reins impatients voudront se coller à mes paumes. Tes seins voudront trouver la chaleur de mon torse et sans détours s’y blottiront. Mes pouces aimeront masser ton cou, mes doigts fouilleront ta chevelure, mes ongles exciteront la plante nerveuse de tes pieds. Je parcourrai sans crainte tes collines, tes rivières et tes vallées. Mes doigts remplis d’espoir chercheront les replis inattendus de tes émois.

 

Puis, je t’inviterai à m’offrir cette sensation nouvelle que tu dispenseras en gestes lents sur les surfaces dociles de mon épiderme inassouvi. La douceur de tes jambes tièdes s’ingéniera à se frotter contre mes cuisses. Avides encore de nous troubler par tous les moyens que la nature et l’imagination peuvent nous offrir, nous accepterons de nous laisser dériver sur des mers lointaines d’inconscience ou d’indécence.

 

Viendra l’instant où nos surfaces devenues complices se contracteront et nous indiqueront la voie d’une caresse ultime, profonde et brûlante comme un volcan. Ton ventre bombé, tes reins creusés, ta bouche arrondie dirigeront mes gestes vers ta faille. Là où ta peau est la plus douce, où ta chaleur et la plus intense, là où ton être est le plus creux, je viendrai te chérir pour mieux périr. Là où mon être est le plus long et le plus insolent, tu rêveras de te transpercer. Comme nos corps enlacés, nos sexes s’enserreront, s’enflammeront, s’ensorcelleront. Nos êtres comme des navires fabuleux choisiront de rouler, de tanguer et voudront même sombrer. Nos raisons seront mises hors circuit, nos dermes nous serviront de dernière conscience.

 

 

 

© DGC 08 2009

illustration Saudek

 

Dim 23 aoû 2009 1 commentaire
du bout des doigts.... soupirs de pâmoison
il y a tant à dire mais je préfère le frisson
de cette rencontre du tactile, du rapprochement
de ce contact qui ouvrir ou fermer mes sens

merci de ce voyage SENSuel
Multi-sourires - le 01/09/2009 à 19h11

Ma tendre Multi, tu es incorrigible
entendre ta voix une minute seulement
est un supplice pour n'importe quel galant,
retenez-moi : je vais fondre un fusible !
Anonyme