Au Paradis des Muses

 

L'érotisme pourrait être l'art de bien cuisiner ses amours.

(Sony Labou Tansi)

 

 

A un certain niveau de vigilance, tu repères ses regards avant même qu’elle ne décide de faire le premier pas. Tu devinerais presque quels gestes elle emploiera pour attirer ton attention. Mais tu laisses venir et tu laisses faire. Tu observes et tu comptes les points. Tranquillement. Rien ne presse et tu paresses. Perception. Observation.


A un certain niveau d’intérêt, tu lui poses les bonnes questions. Celles auxquelles elle s’excitera toute seule en te répondant, tellement elle adore parler d’elle. Elle ne comprend pas pourquoi certains hommes se sont détournés d’elle quand elle parlait de vie à deux. Tu ne fais pas un geste de plus, attendant le temps qu’il faut pour qu’elle vienne te manger dans la main en te suppliant de la regarder, de l’écouter, de l’émouvoir de lui parler, de l’envahir. Possession. Obsession.


A un certain niveau de maitrise, tu fais un bref inventaire de tes munitions. Et tu décoches tes arguments comme des flèches qui savent trouver le centre de la cible sans effort. Le jeu semble gagné d’avance. Tu utilises tes mots comme des grenades incendiaires. Des balles en plein cœur. Et naturellement elle s’enflamme. Tu as recours à tes archives, à tes souvenirs, quelques textes choisis, quelques photographies. Tu sais que tôt ou tard elle se rendra, exsangue, vaincue, incapable de résister, en redemandant encore, faisant fi de sa fierté et de sa pudeur. Abdication. Reddition.


A un certain niveau d’insistance, elle finit par s’aveugler et apprécier tes pires talents comme tes défauts. Une autre t’avait dit un jour qu’elle adorait ton arrogance. Au moins celle-ci ne manquait pas d’audace. Cette fois ci, tu attendais juste un peu plus de résistance de sa part avant qu’elle te demande de la baiser. Par les temps qui courent, certaines sont prêtes à s’humilier pour quelques heures de bonheur. Elle fait tout ce qu’elle peut pour se mettre en valeur, tant elle redoute de te décevoir. Touchante abnégation. Ne t’en fais pas, ma chérie, tu l’auras ton coup de reins. Bien comme il faut, exactement comme dans tes rêves. Fornication. Convulsion.

 

Amira Casar Anatomie de l'Enfer1 

 

© DGC 03 2010

Illustration : Amira Casar in « Anatomie de l'Enfer»

Jeu 25 mar 2010 1 commentaire
Ce cher E-Lover à multiples facettes
qui a préféré ma tendresse à mes fesses
Je retrouve là ce renard, ce Goupil
à qui j'ai offert mon amitié et mes sourires
Multi-sourires - le 29/03/2010 à 20h15

Merci pour ton amitié, tes sourires, ta tendresse...
J'apprécie aussi ta douceur, ta poésie et tes fesses !
Anonyme