Au Paradis des Muses

 

 

L’orage   Celle qui quelques minutes s’est réfugiée sous mon parapluie un jour d’automne entre une place et un boulevard de ma ville ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle dont j’avais toujours rêvé. Ce n’est d’ailleurs même pas elle qui s’est réfugiée sous mon abri mais bien moi qui lui avais proposé ma dérisoire protection sous cet orage dantesque.   Pourquoi elle, pourquoi ici ? Sans doute avais-je su lire en cet instant dans ses pupilles ou dans la forme de son sourire à demi enjoué à demi effrayé qu’elle m’appelait, qu’elle m’attendait, qu’elle m’espérait. Nous avions marché quelques minutes seulement en nous tenant le bras comme de vrais amants. Le cœur à la dérive et les pieds deux mètres au-dessus des flaques tant nos corps nous semblaient soudain légers. Il n’y avait plus d’orage que sous nos crânes.   Comment croire que nos mots si immédiatement connivents, nos gestes si parfaitement accordés, notre émotion si incroyablement réciproque ne nous indiquaient pas clairement le chemin exact que notre destin devait suivre ?   Les chemins de traverse   Quelquefois j’ai ainsi croisé des personnes avec qui la connivence était si forte et si immédiate que j’ai su clairement dans ces moments que j’aurais pu continuer mon chemin en calant le rythme de mes pas sur les leurs. J’aurais pu emprunter ce chemin de traverse et continuer avec elles.   Je n’éprouve nul regrets en repensant à ces personnes si merveilleusement proches que je ne pourrais les oublier jusqu’à l’heure ultime. Je comprends plutôt que nous avons au cours de notre vie un certain nombre de possibilités. Je sens même que nous disposons potentiellement de plusieurs destins et qu’en quelques occasions rares le choix s’offre totalement à nous.   Souvent j’ai eu la certitude que ma vie aurait pu être autre. Quelques rencontres de cette sorte m’ont donné la conviction que nous étions amenés dans nos vies à croiser ces quelques personnes qui peuvent infléchir notre ligne de vie. Nous sommes libres d’en tenir compte ou pas…  

 

 © DGC 2006

illustration : William Bouguereau "Biblis"

 

 

 

 

 

Dim 11 fév 2007 7 commentaires
Le jour où, nous nous sommes rencontrés? Nous avons parfaitement saisi l Instant Présent...
L... - le 19/05/2007 à 13h34

Qui que tu sois, je ne pourrais te démentir : tu sais que pour moi une rencontre est toujours un moment privilégié. J'y accorde toute mon attention et tous mes sens sont en éveil...

E L - le 19/05/2007 à 14h05
Nous avons tant découvert ensemble...
L... - le 19/05/2007 à 23h15

En effet chère L.


Tant découvert... et il reste tant à découvrir encore et toujours !

E L - le 29/05/2007 à 21h15
Je suis perdue...je vous lisais en me disant que j'avais du retard à rattraper depuis le temps que je ne vous avais lu et puis je vois que ce blog n'est ouvert que depuis fevrier de cette année, je n'y comprends plus rien....je suis troublée...
noir intense 35 - le 10/07/2007 à 11h25

Chère Noir Intense, vous avez besoin d'une simple précision :


il y a le premier Paradis des Muses (le paradis originel, là bas sur spaces live)  http://electronic-lover.spaces.live.com/


et il y a le nouveau Paradis Muses (ici sur overblog) http://au-paradis-des-muses.over-blog.com/


Bonne visite et merci pour vos commentaires...

E L - le 10/07/2007 à 15h45
Vous accordez tant d'importance aux recontres... aie !
Lyzis - le 18/02/2009 à 13h09

Oui Lyzis... c'est écrit au fronton de mon jardin : Tout commence par une rencontre.
Vous ne croyez tout de même pas que j'écris à la légère. 
Chaque rencontre peut être un moment magique, à qui sait la mesurer à sa juste valeur...
Celle dont il est question ici fut inoubliable, et pourtant si fugace...
Elle date d'une époque où mes sens et ma conscience étaient bien moins aiguisés qu'aujourd'hui.

Anonyme