Au Paradis des Muses

 

 

Que reste t il de nos amours...? Quelques traces éphémères à la surface d'une peau aimée,

un serment sous un arbre, un baiser sur un banc...

(DGC : Tout dépend de toi. )

 

Qu’allons-nous faire de nos bonheurs ?

De mes mots crus près de ton cou

De tes regards, de mes silences 

Des longs mouvements de tes hanches

Des lents moments, des images floues ?

 

Si depuis toi, si depuis nous

Tant de questions persistent encore

Je vois l’avenir bien mieux qu’avant

Les traces de nous au firmament

S’impriment au profond de nos corps

 

Puisque nous n’oublierons jamais

Parviendrons-nous à cultiver

Toutes les joies de cette vie ?

Saurons-nous retrouver nos pas

Dans les forêts comme jadis ?

 

Le voudrons-nous vraiment ?

Trouverons-nous tout le courage ?

Aurons-nous tout le temps voulu ?

La magie est elle dans l’instant ?

Est-ce qu’un jour tu seras déçue ?

 

Faudra t-il racheter nos âmes ?

Saurons-nous encore chaque fois

Chasser les vents et les nuages ?

Pourrons-nous détourner les lois ?

Devrons-nous toujours être sages ?

 

Quand dans l’Eden, nos pieds nus dansent

Nous avons tant de choix à faire

De rêves et de souhaits dévoilés

Comment revenir aux évidences

En état de félicité ?

 

Sans s’accrocher aux heures heureuses

Nous nous tournons vers l’avenir

Nous nous inspirons du passé

Sans hésiter, sans nous enfuir

Nous nous laisserons emporter

 

Ressentir tendrement ta main

Devant cette aurore perpétuelle

Rire au soleil chaque matin

Sans regretter et sans pleurer

Sur notre course follement belle

 

Jurer de ne jamais souffrir

Devenir plus grand, plus vivant,

Chaque jour apprendre à mieux s’ouvrir

Etre en amitié, en bonheur

Avec nos anges intérieurs

 

Et puis créer, écrire, danser

Tout exprimer et partager

Tout partager à l’infini

A l’infini parce qu’on aime

Ainsi nos âmes prendront des ailes

 

101 Wambre S 

 

 

© DGC 09 2010

Illustration : Wambre d'après cliché DGC

Dim 19 sep 2010 2 commentaires

C'est beau, c'est émouvant, magnifique ... je vais passer une nuit imprégnée de ces mots ...

Ronald Samuelson - le 19/09/2010 à 21h34

 

Cher Romuald,

Je ne sais rien de vous, mais je suis touché par votre sensibilité à ce texte.

Merci de votre visite

Anonyme

Tutoyer les étoiles, approcher le bonheur, croire un instant l'avoir apprivoisé , en être convaincu puis douter et s'interroger...

Pourquoi le bonheur nous fait il si peur  ? Peut être parce qu'il obéit lui aussi aux lois du vivant : l'impermanence, l'éphémérité  et le changement... Si je ne crois pas au bonheur comme un "état" dans lequel on pourrait s'installer à demeure    ( d'ailleurs est ce souhaitable ? au risque de le banaliser ...) en revanche je crois que certains êtres ont une prédisposition naturelle qui les conduit vers la sensation d'ouverture au monde, d'harmonisation intérieure , de bien être tout court qui s'apparente quelque part à la sensation de bonheur.

Le sage valorisera le renoncement : le non-désir devient alors synonyme de bonheur. L'utopiste croira en un bonheur pérenne tandis que celui qui se laisse contaminer par le consumérisme ambiant deviendra inapte à goûter ces instants de bonheur puisque, aussitôt satisfait, il entrera à nouveau dans cette spirale du désir comme une quête inassouvie...

C'est dire combien le concept de bonheur tout autant que la nature humaine sont complexes...

En tous les cas et bien loin de toutes ces réflexions pseudo philosophiques, je savoure tes mots, je partage aussi ces interrogations sur le devenir: tant tout ceci me semble inhérent à notre humaine condition.

Alors comment vivre au mieux ? Difficile de ne plus penser, impossible de ne pas se projeter dans un futur fantasmé alors que les souvenirs passés nous démontrent parfois cruellement  les limites de nos rêves... Essayer simplement de vivre dans l'instant en étant le plus possible présent à l'autre et à soi -même pour rendre la vie pleine... Le temps de se retourner sur le chemin parcouru viendra toujours trop tôt mais pouvoir se dire alors comme Alfred de Musset :

"J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelques fois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui."

Vis, Aime inconditionnellement : peut être les meilleures recettes -s'il y en a- qui prédisposent au bonheur?

Merci pour ce texte émouvant et qui fait chaud au coeur et à l'âme...

Avec toute ma tendre affection

Elise

 

PS : Pourquoi donc mettre l'interrogation " Que reste il de nos amours ?"' au présent et non au futur ?


Elise et Marc - le 23/09/2010 à 10h52

 

Très chère Elise,

En effet, "c'est moi qui ai vécu..." comme dit si bien Alfred de M. et cela personne ne nous le reprendra jamais. Voilà ce qui nous restera. Notre mémoire est notre liberté ultime, d'une certaine façon.

Quant à savoir pourquoi j'ai écrit "Que reste t-il ..." au présent et non au futur, je crois que c'est simplement pour reprendre la ritournelle qui chantait dans ma tête. Et puis il reste déjà tant de belles choses de mes amours, (ce petit Paradis en est le témoin) que je ne me pose pas vraiment la question de ce qui nous restera dans l'avenir.

Je ne me pose pas non plus vraiment la question du bonheur en ce moment. Pas en ces termes là tout au moins. Je suis plutôt dans une dynamique de gratitude, de re(con)naissance, d'accueil et d'espérance. Je recherche une paix intérieure et une sagesse qui me permettent de mesurer totalement et de savourer pleinement la chance incommensurable d'avoir croisé le chemin d'une personne aussi merveilleuse et lumineuse que j'aime et qui m'aime... Et lorsque je pense au futur avec elle, nous sommes dans la quiétude de ceux qui ont acquis la certitude que des âmes-soeurs sont inséparables. Elles se sont toujours connues, et sont liées à jamais, quelles que soient les péripéties que prendront nos vies terrestres.

Cela rejoint sans doute ce que tu désignes par "ouverture" et "harmonisation". 

Je te remercie de ce partage qui me réchauffe beaucoup aussi.


Anonyme