Au Paradis des Muses

  « Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur Quand nous chanterons le temps des cerises »   (JB Clément, F Lemarque)          

Un homme a rendez-vous avec une femme.

Ils se parlent au téléphone.

Ils doivent se rencontrer pour la première fois dans moins d’une semaine.

 

Il doit passer quelques heures dans une grande ville, pour son travail. Elle a décidé de venir à sa rencontre parce qu’elle doit rendre visite à sa sœur. Leur rencontre est clandestine. Il est marié, elle aussi. Ils ont tous deux des enfants.

 

Ils ont fixé leur rendez-vous à l’arrivée de son train. Il lui a indiqué l’horaire et le numéro de son train. Elle lui a dit qu’elle espérait une rencontre très sensuelle, très charnelle parce qu’il lui plait beaucoup.

 

Il est très attiré par les femmes comme elles, les femmes qui affirment leurs désirs en parlent librement et osent les vivre. Plusieurs fois au téléphone elle s’est amusée à l’exciter. Elle lui disait qu’elle se masturbait en lui parlant, qu’elle se caressait, qu’elle s’enfonçait des doigts ou qu’elle utilisait son gode. Il aime bien son audace.

 

Dans quelques jours ils se verront, seulement pour quelques heures, très rapidement. Il ne veut surtout pas la décevoir. Il aurait aimé passer un peu plus de temps avec elle, lui faire longuement l’amour, prendre le temps de la connaitre physiquement. Mais ce rendez-vous rapide a aussi quelque chose d’excitant par sa brièveté.

 

Il pense à leur rencontre. Il lui proposera de l’emmener dans une luxueuse brasserie. Elle attendra qu’il la baise dans les toilettes. Elle lui a dit que c’était ce qu’elle voulait. Il a visionné la scène plusieurs fois.

 

Il ne s’est pas masturbé depuis quatre ou cinq jours, depuis qu’ils ont décidé de se rencontrer. Il lui a dit qu’il se réservait pour elle. Mais chaque nuit il a des érections très intenses et cela le réveille.

 

Il imagine les premières secondes de leur rencontre. Il a envie d’être très direct et très provocant avec elle. Il a envie de la surprendre, de la déstabiliser pour l’exciter très vite. Il a envie de la traiter comme un objet sexuel. Il sait que c’est ce qu’elle attend de lui. Il lui a demandé de venir vêtue d’une manière très féminine, mais elle a le choix de ses vêtements.

 

Il imagine les premiers regards, leurs bouches qui s’approchent, à peine quelques mots, l’émotion dans la gorge et son ventre qui brûle, sa main qui glisse sous sa robe pour s’assurer de son désir. Comme il l’espérait elle n’aurait aucun sous vêtement. Il glisserait un ou deux doigts dans son sillon humide et les porterait à sa bouche pour gouter immédiatement son goût de femme.

 

Ils iraient s’asseoir pour boire un verre. Il lui demanderait de poser son sexe nu sur la surface lisse d’un fauteuil de cuir. Ils trinqueraient à leur rencontre et aux joies de l’amour puis il lui demanderait de l’accompagner dans les toilettes des femmes.

 

Il la baiserait par derrière en retroussant sa robe noire. Elle aurait un genou plié sur la cuvette. Il se régalerait du contraste de sa peau blanche et du tissu sombre. Son pantalon serait baissé en accordéon et sa chemise ouverte. Elle retiendrait ses cris avec difficulté. Il imaginerait une autre femme se branlant l’oreille colée à la cloison dans la cabine voisine.

 

Il pense comme elle qu’il devrait décaler son retour de quelques heures. Ils pourraient passer la nuit ensemble à l’hôtel. Il prétexterait un retard de train ou un rendez-vous imprévu.

 

Finalement ils décident qu’ils devraient passer la nuit ensemble. Leur rendez-vous est fixé au même endroit et à la même heure mais ils peuvent envisager de passer la fin de la journée et la nuit ensemble. Ils sont impatients.

 

A son travail, elle s’enferme dans les toilettes et lui envoie une photo de ses seins sur son téléphone. Il la trouve très excitante. Ses seins sont gros. Il a envie de les toucher, de les lécher.

 

Le lendemain elle ne répond pas à son message. C’est le week-end. Elle doit être occupée par sa famille. Il se dit qu’elle doit peut-être s’amuser un peu à le faire attendre pour se faire désirer et stimuler son envie. Mais ce n’était pas vraiment nécessaire. Il s’inquiète et se demande si son mari aurait découvert ses projets.

 

Il recherche quelques adresses d’hôtels et se renseigne sur les horaires de voyage. Après un jour et demi de silence, elle le rappelle. Son petit garçon est hospitalisé et elle ne pourra pas le laisser seul. Quelques détails attestent de sa bonne foi.

 

Ils sont déçus mais ils savent qu’ils auront d’autres occasions de se voir. Ils ne ressentent pas d’amertume. Ils vont continuer de dialoguer avec beaucoup de plaisir.

 

Ils étudient attentivement leurs agendas. Quelques semaines plus tard, ils pourraient s’organiser pour se voir.

 

Pendant son voyage il se met à réfléchir. L’histoire du petit à l’hôpital sonnait vrai mais une femme comme elle sait mentir comme personne. Elle masque à son mari les aventures qu’elle a avec des hommes. Elle entretient des relations passionnelles avec quelques amants réguliers sans que nul ne la soupçonne dans sa famille ou dans son entourage professionnel. Elle sait magnifiquement cacher son jeu.

 

Et si elle lui faisait croire qu’elle ne viendrait pas au rendez-vous pour mieux lui faire la surprise de l’accueillir ?

 

L’hypothèse le réjouit. Il sait qu’une femme comme elle a le caractère et l’aplomb nécessaires pour oser monter un tel scénario. Les risques sont infimes puisqu’ils avaient parfaitement préparé leur rendez-vous.

 

Il se reprend en se disant qu’il prend ses désirs pour la réalité. Il est presque arrivé. Il oscille, tenaillé entre la peur d’être déçu et le désir intense de rencontrer cette femme espiègle et sensuelle.

 

Il descend du train et remonte le quai le cœur battant. Sera-t-elle là ?

              © DGC 08 2007 illustration : Serpieri
Mer 29 aoû 2007 12 commentaires

Il est là sur le quai et chaque regard de femme le fait frémir. Est-ce elle, cette jolie personne qui attend là bas ? Après tout, il ne l'a vue qu'à la cam et il n'est vraiment pas certain de pouvoir la reconnaître. Mais non, ce n'est pas elle. Un enfant vient de se jeter dans ses bras. Il aurait dû la croire quand elle disait qu'elle ne pouvait pas venir. Pourquoi avoir imaginé toute cette mise en scène ? Quelle raison aurait-elle eu de lui mentir ?


Voilà que sa poche vibre ... Il ne manquait plus que ça. Bien obligé de soritr de sa rêverie, il répond sans contrôler qui l'appelle. Surprise ! Il reconnait sa voix ! C'est elle ! Mais que lui dit-elle ? Elle lui dit que sa chemise qui dépasse de son pantalon, ce n'est pas le top !! Oh !! Alors elle est là ! Mais où ? Il regarde autour de lui, guettant une femme au téléphone. Pas celle là, tout de même !! En tongs, les cheveux défaits, non !!! Zut ! Elle a raccroché !


Un souffle dans son cou, un bonjour murmuré, son parfum, hmmm, sa voix douce ... Il sent le désir l'envahir, il n'ose pas se retourner, elle est là !! Elle prend sa main et il sent qu'elle y dépose un tissu en lui glissant à l'oreille de ne pas perdre de temps. Il regarde sa main et se sent rougir. C'est son string qu'elle vient de lui donner. Alors tout s'accélère. Il la veut maintenant, ils auront bien le temps de discuter ensuite. Cette femme partage la même folie de l'amour que lui. Il se retourne et ne peut plus résister. Leurs bouches se joignent enfin, leurs mains parcourent leurs corps fiévreux. Il faut qu'il la prenne sans tarder, mais où aller ?


En tout cas, moi je sais où je vais aller : dans mon lit !!!


Douce nuit à vous tous  et j'espère, Monsieur EL, ne pas avoir saccagé votre histoire.  Je voulais aussi ajouter que je suis d'accord avec MissQ, ce sexe est ... hmmmm


Bisous de la nuit.


Fleur sÔvage

Fleur_sÔvage - le 02/09/2007 à 09h57
Quelle suite chère Sôvageonne ! Vous n'avez nullement saccagé mon histoire, bien au contraire. Votre regard féminin délicieusement sensuel la prolonge de quelques secondes superbes. Certains détails sont particulièrement bien sentis : le regard qui cherche, le morceau de tissu dans la main, le vent de folie et les corps fiévreux... Et vous prétendiez que ne vous ne saviez pas écrire ?
Anonyme
elle l'observera à l'abri d'un bord de mur. goûtera l'inquiétude dégagée par son regard...elle attendra un moment encore avant de sortir de l'ombre pour le suivre à distance, mesurer le pas, le balan de ses mouvements et mieux appréhender la rencontre...elle se laissera emporter d'images et de bruits imaginaires...jusqu'à ce qu'il s'arrête et se retourne, intrigué de cette sensation étrange d'être accompagné...kiss
kat' - le 29/08/2007 à 21h34
Guetteuse à l'affut... !
Animal traqué, voyeuse embusquée,
regards apprivoisés, amants enlacés... 
Anonyme
Je ne crois pas non...enfin c'est mon avis personnel...
noir intense 35 - le 03/09/2007 à 18h52
Qu'est-ce qui peut bien te faire croire une chose pareille ?
Anonyme

elle n'était malheureusement pas là !


elle avait pourtant tellement envie de le sentir contre elle, sentir son désir, son membre dur et tendu de désir pour elle. Elle se promet que lorsqu'ils se verront elle lui donnera tout ce qu'elle est capable de donner... elle n'a pas encore goûter à sa peau cela dit elle sait qu'elle a le goût du soleil de cet été, un gout suant la virilité et de désir.


elle a tellement envie de lui.


kiss

MissQ - le 30/08/2007 à 09h18
Charmante confidence, MissQ... tu ne manques pas d'imagination ! Après le synopsis, tu passes au scénario ?
Anonyme
je voulais ajouter que le membre du mâle de ce dessin me laisse songeuse et me donne envie de sexe ... hummm
MissQ - le 30/08/2007 à 09h19
Le membre mâle (phallos en grec) se disait "fascinus" chez nos ancêtres romains. Normal qu'il te donne envie, c'est son rôle depuis la nuit des temps. Je te recommande la lecture très instructive à ce sujet de l'essai de Pascal Quignard "Le sexe et l'effroi". (folio)
Anonyme

Gourmande Miss Q !


Cette demoiselle, dame devrais-je dire, ne sera certainement pas déçue.


(La gastronomie est une histoire de gourmands et le sexe, ça se mange sans faim (fin?))

Flore - le 31/08/2007 à 08h09
Je ne vois vraiment rien à redire sur ce commentaire...
Anonyme

La gourmandise est un plaisir simple, et les plaisirs simples sont le derniers refuge des âmes complexes !


kiss

MissQ - le 31/08/2007 à 11h21
De qui est cette citation déjà ?
Anonyme

Merci noir intense de votre avis. Je viens de parcourir votre blog et je le trouve superbe. Vous exprimez ce que l\\\'on ressent avec des mots très justes. Bravo !!


Bisous à tous


Fleur sÔvage

Fleur_sÔvage - le 04/09/2007 à 11h55
Et vous Fleur sÔ ? N'avez vous aucun espace où vous vous exprimez, et où nous pourrions vous rendre visite de temps en temps ?
Anonyme

Je n'ai pas de blog, effectivement. Je vous ferai signe si j'en construis un un jour, mais quel intérêt si je n'ai pas le temps de l'alimenter ?


Bisous

Fleur_sÔvage - le 07/09/2007 à 10h08
Tu as parfaitement raison sur ce point, Fleur sÔvage. Mieux vaut pas de blog du tout qu'un blog affamé...
Anonyme

Espiègle EL, merci pour tes compliments. Quand je dis que je ne sais pas écrire, c'est que j'écris plus au feeling que dans le plus strict art littéraire. Et la page blanche est pour moi une épreuve terrrrrrrrible !! (sourire)


Au plaisir de rediscuter avec toi.


Bisous de la Fleur sÔvage

Fleur_sÔvage - le 07/09/2007 à 10h11
La page blanche comme un supplice ? Je croyais que tu aimais ça ! Au plaisir de te connaître mieux, attachante sÔvageonne...
Anonyme