Au Paradis des Muses
« Si l'amour n'était pas ce mélange insoluble de crime prémédité et
d'infinie délicatesse,
comme il serait aisé de le réduire à une parole !
Mais les souffrances de l'amour dépassent les tragédies de Job...
L'érotisme est une lèpre éthérée... »
(Emil Michel Cioran : Le Crépuscule des Pensées)
Trente minutes à peine, et une fringale tenace. Une cafèt’ sur le quai d’en face. Parfait. Le choix fut bref, l’horloge menaçait. Un tajine de mouton c’était inespéré.
Ma ration de protéines et de glucides pour tenir jusqu’au soir.
A la caisse j’attends mon tour. Equilibre précaire du plateau formica sur les tubes d’acier chromé. La caissière exhibait, cette garce, un exemplaire corné du chef d’œuvre de Miller. Sexus posé entre les serviettes en papier et les cuillères à dessert.
La méditerranéenne feuilletait les turpitudes d’Henry entre deux clients. Vient mon tour. Elle calcule l’adition.
Voulez-vous un jeton pour le café ? me fait-elle.
Je n’aurai pas le temps, mon train part dans vingt minutes. Dites moi plutôt ce que vous pensez de ce bouquin.
Très bien, fait-elle brièvement. C’est un ami qui me l’a prêté.
Je tape le code de ma CB.
Si je puis me permettre, j’aimerais vous en conseiller un à mon tour. Quelque chose de plus accessible et qui vous plaira certainement. Son amie Anaïs Nin était une grande dame, une femme de lettres aussi. Elle ne manquait pas d’imagination en matière de sexe. Venus Erotica, vous connaissez peut-être ?
L’ignare n’en avait jamais entendu parler. En avalant mon tajine et ma tarte aux poires, je tire mon carnet de ma poche. Il serait dommage qu’une amatrice de sensations fortes passe à côté de ce chef d’œuvre. Je lui calligraphie le titre, l’auteure, sans oublier mon prénom et mon numéro de téléphone, on ne sait jamais.
Je lui tends le billet en sortant :
Voici les références dont je vous parlais. Je repasse par là de temps en temps.
© DGC 09 2007 Illustration : Coll. pers "Auguste Rodin, Jeu de nymphes"Bonjour Anaïs
Anaïs nin un vrai bombon à sucer et à lire.....
voulez vous jouer à la pub du Nutella c'est vous l'artiste vous montrez ce qu'il vous plaira de montrer!!!Gros bisoux Mitch.
Bienvenue au club des adorateurs d'Anaïs Nin, Mitch. Ton idée pub nous plait beaucoup. Je crois que nous allons tenter une version inventive et osée... Ma chérie est partante, la gourmande !
Anais NIN ! je ne me suis jamais autant masturbé en lisant un livre érotique et bizarrement j'ai été très excité par des scénarios qui de prime abors m'aurait rebutés !
un pur plaisir que de la lire !
kiss
Mince, je ne connais pas ce livre ... Et vous m\\\'avez tous mis l\\\'eau à la bouche !!!
Bisous gourmands de la Fleur sÔvage
anais nin....que dire?
juste un soupir...un sourire qui se dessine sur mon visage..
je suis seule dans mon bureau et la simple evocation de ce nom me fait voyager..
anais nin...quand je pense que certaines n'ont pas encore vecu le bonheur de la decouvrir..je les envierai presque ;-)
alexa
alias anais nin...en d'autres lieux
et...à mon tour de glisser un petit papier ici:
ERICA JONG
un peu ..."desuet.".mais
Henry Miller, disait d'elle que c'est une "femme liberée qui ose dire son besoin de l'homme et ose avouer etre obsedee de sexe et d'amour"..il disait d'elle que c'etait "une femelle qui ecrit comme un homme"...autant dire que voila une jolie lecture après Anais Nin!
Un petit doute après quelques recherches : Henry devait plus probablement dire cela à une de ses ancêtres prénomée Salomé. Erica Jong est l'auteur d'un essai "Henry Miller ou le diable en liberté" et d'une saga "De mémoire de filles" où il est notamment question de rencontres à la grande époque de Montparnasse...
j'adore l'idée qu'un homme soit capable de dire qu'une femme est "foutrement desirable" ..sincerement..je trouve ça delicieusement excitant..
merci pour le compliment et pour l'accueil ;-)
celebrons nos ancètres alors! sans aucune retenue ;-)
mais plus que les mots ce sont les associations de mots qui souvent enchantent, le "foutrement désirable" est un bon exemble..
du doux et du fort associés..de l\\\'elegance et de l\\\'obcenité..j\\\'adore..
qui sait je je l'ai surement appris d'anais ou d'erica ..
Quant à moi je me contente de vesrsificoter en étant un peu conscient des outils que j'utilise...
Alors en attendant de plonger dans la profonde surface de ton regard, je t'adresse un baiser diablement mordant !
En écho une esquisse de mon portrait "Tout converge" au Paradis Originel
http://electronic-lover.spaces.live.com/blog/cns!45B50223415F7E24!424.entry?_c=BlogPart
Bisous doux, tout doux, Multi-sourires