Accéder à nos vérités.
Puisque nous sommes pétris de paradoxes, de joies et de tourments et que nous vivons de souvenirs qui nous retiennent et de projets qui nous attirent, je partagerai ici les sujets qui me tiennent à cœur en choisissant de les effleurer délicatement.
Je crois à la poésie plus qu’à d’autres formes l’expression pour toucher nos vérités. Elle offre un accès plus libre, plus immédiat, plus riche, plus sensuel et pour tout dire plus vivant à notre réalité.
Illustration : Comerre « la belle liseuse »
«Lorsque mes tentations me donnent des sensations je sens l’attrait du vide »
(Serge Gainsbourg, Ouvertures éclair)
D’abord il y aurait cette jambe nue, tendue vers le ciel, ce pied cambré et fier caressé par les vents d’altitude. Et puis l’angle ouvert de ses cuisses, entre lesquelles il se serait profondément calé.
Il y aurait leurs regards arrogants ou troublés, difficiles à soutenir. A frémir. Elle creuserait son ventre, assoiffée de plaisir, pour mieux le sentir en elle. Il imprimerait quelques mouvements langoureux du bassin juste assez puissants pour la faire onduler mais suffisamment paresseux pour ne pas trop se fatiguer et lui donner du plaisir très longtemps.
Et il y aurait ce ruban de satin, jadis échappé de la chevelure indomptée d’une petite fille, long et brillant, qu’il ferait glisser sur sa peau et dont il entourerait lentement et méthodiquement le pied, la cheville puis la jambe comme pour l’embellir, l’habiller, la sublimer.
Elle se laisserait faire, se laisserait entourer, d’abord curieuse puis délicieusement charmée par les chatoyants contrastes et les reflets colorés de l’étoffe hypnotique. Et elle se sentirait très belle, très sexuelle, infiniment désirable.
Il sentirait l’imminence de sa reddition et imprimerait quelques coups profonds dans sa matrice pour fixer son attention. Lentement, il enroulerait d’autres longs rubans autour de son corps jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus bouger du tout. Alors elle s’abandonnerait à un souffle de la folie et prononcerait quelques mots insensés « Je suis à toi, fais de moi ce que tu veux. »
Il ferait semblant de ne pas avoir compris ses mots, lui demandera de répéter pour s’assurer qu’elle se donne entièrement. « N’attends pas, lui dirait-elle, presque suppliante, je le veux, soumet moi à tous tes désirs »
© DGC 01 2009
Illustration DGC « Madame rêve devant les planches de Demarchelier » coll. pers.
L'Art d'aimer Ovide ; Dernières nouvelles des étoiles Serge Gainsbourg ; Théorie du corps amoureux ; La Sculpture de soi ; Les Libertins Baroques ; La Puissance
d'exister Michel Onfray ; Histoire de ma vie Casanova ; Zones humides Charlotte Roche (Anabet) ; Lolita Vladimir Nabokov ; Nexus Henry Miller ; Venus erotica Anaïs Nin ; Eloge des femmes mures Stephen Vizinczey ; La passe Imaginaire Griselidis Réal ; Le sexe et l’effroi Pascal Quignard ; Histoire d'O Pauline Réage ; Les mémoires séraphiques Quitterie Chatenoy ; Le Zubial ; L'Ile des gauchers Alexandre Jardin ; Impuretés Philippe Djian ; Vous toucher Claude Bleton (textes) et Catherine Izzo (photos) (Ed. Le Bec en l'Air) ; La mécanique des femmes Louis Calaferte ; Les particules élémentaires ; Plateforme ; La possibilité d'une île Michel Houellebecque ; Qu'Allah bénisse la France ! Abd al Malik ; L'humanité disparaîtra, bon débarras ! Yves Paccalet ; Crash ! ; Sauvagerie J G Ballard ; Américan Psyco ; Lunar Park Bret Easton Ellis ; Histoire de l'œil
Georges Bataille ; Aphrodite, Pybrac Pierre Louys ; Fragments d’un discours amoureux Roland Barthes ; Le condamné à mort Jean Genet ;
Ames sœurs
On parle volontiers d’âmes sœurs lorsque deux personnes éprouvent le sentiment d’être félins pour l’autre. La recherche amoureuse est bien souvent énoncée comme la recherche de l’âme sœur pour désigner l’entente idéale. Tout comme il y a des fratries plus ou moins nombreuses on peut avoir plusieurs âmes sœurs, successivement ou simultanément.
Baisouille
Action de bisouiller en vue de baiser un(e) partenaire timide. "Charles baisouillait fréquemment ses copines de classe lors des séances de cinéma du mercredi." (Omar de Monbrac, Chroniques des salles obscures).
Cunibranlage
Pratique sexuelle à deux partenaires, ou plus, visant à synchroniser les mouvements des langues dans les con et les rythmes des mains sur les queues, dans le but de provoquer un orgasme généralisé.
Desirium
Contraction latine de délirium et desirus. Terme utilisé en médecine lors du traitement des affections nerveuses des individus rendus fébriles dans l’attende d’un rendez-vous galant. Octavia fut atteinte de desirium en reposant la lettre de son amant Marcus. Submergée par son désir, son cœur palpitait et elle fut prise de brèves convulsions.
Exhinibition
Selon la définition d’Albert de Monchibre, (Mon vit, mon œuvre) l’exhinibition est l’art de demander à sa bien aimée de montrer son entrecuisses là où c’est interdit : dans les cimetières, au passage clouté, devant le Ministère de l’intérieur… afin qu’elle prenne plaisir à franchir les interdits en toutes occasions.
Foutrager
Manière peu élégante d’honorer outrageusement sa concubine en éclaboussant ce qui n’a pas besoin de l’être (son livre de chevet, sa trousse à maquillage, ses plantes vertes…)
Gorger
Le terme gorger a été mis à jour lors de la découverte d’un ouvrage antique sauvé des ruines de Pompéi. Le manuscrit richement illustré était un livre de recettes amoureuses destiné aux pensionnaires des lupanars. Il désignait tout autant le geste consistant à faire glisser un membre masculin profondément dans sa gorge que l’augmentation en volume dudit membre sous l’effet de la caresse prodiguée.
Hammasexualité
Pratique sexuelle consistant à se rendre dans un hammam et à profiter de la vapeur pour enfiler un doigt incognito dans sa voisine ou dans son voisin, selon.
Intelligence intuitionnelle
Contrairement à l’intelligence dite logique ou rationnelle, l’intelligence intuitionnelle permet à ceux qui en disposent de comprendre rapidement leurs semblables. Par exemple, l’II permet de rentrer dans l’esprit du sexe opposé sans même avoir à y penser, ce qui permet un gain de temps appréciable lors d’une discussion.
Jusqu’au bitistes (les)
Mouvement social de la fin du XXème siècle défendant une pratique du coït consistant à bourrer jusqu’au bout, c'est-à-dire jusqu’à l’épuisement complet des partenaires. Son leader Jules Turgessant est mort d’une embolie cérébrale au cours d’une banale course à pied au bois de Boulogne.
Klito sutra
Ouvrage antique de référence sur l’art d’astiquer le clitoris. Le lecteur y trouve 671 façons de faire durcir et dresser le précieux organe féminin à l’aide d’un doigt, d’un genou, d’un pénis, d’une langue et de divers légumes de saison.
Lassivitude
Phénomène bien connu de tous les sportifs lorsqu’après une séance d’activité physique longue ou intense, au lieu de se sentir épuisé, le désir sexuel paradoxal particulièrement fort se manifeste. Il faut alors rapidement sortir de la douche et rappeler son (sa) partenaire de jogging ou d’escalade.
Manuel
Sous peine de se voir rabroué, le gentleman prévoyant consultera son Manuel de savoir vivre et de savoir foutre avant de s’approcher d’une gente demoiselle disposée à lui accorder ses faveurs.
Notre Pervers (le)
Prière des muses bien connue en pays Gaulois.
« Notre pervers qui êtes vicieux...
Que mon con soit salivé
Que les verges viennent
Que ma volonté soit fête
Sous la table comme aux pieux
Donne-nous chaque jour notre coït quotidien
Encourage nos turlutes
Car turlutons tous ceux qui nous ont enconnés
Ne nous soumets pas à l’abstinence
Et délivre-nous des mâles. »
Obsédoux
Penchant psychologique fréquent chez lez vieux veufs ayant encore la branche verte.
Priapisse
Discipline antique consistant à uriner en ayant le phallus en érection. Au XXème siècle de notre ère, la science a découvert que les champions de cet exploit possédaient une anomalie génétique et n’avaient donc aucun mérite.
Queue de cochon (la)
Lieu de débauche et de gourmandise bien connu des amateurs de bonne chair. Synonyme de bistroquet à foutre et de bar à pétasse (ne pas confondre avec le bar à touffes et le bar à gouines).
Roujouir
Certaines femmes rougissent dès qu’elles songent à jouir. D’autres rougissent quand elles ont joui. On dit que les rousses ont tendance à roujouir un peu plus vite que les brunes et ce n’est pas toujours faux. « Le devoir d’un homme galant est de savoir faire jouir et de faire roujouir sa partenaire. » (Casanova).
Sexercice
On parle de sexercice lorsqu’un initiateur donne un exercice érotique à son élève. Il est généralement destiné à lui permettre de découvrir une facette nouvelle de sa sensualité. Les muses du paradis connaissent ce terme depuis bien longtemps.
Tripoturer
Lorsque Jacques tripoturait Georgette de ses gros doigts rugueux de bucheron quinquagénaire, il avait tendance à la faire crier, mais pas seulement de plaisir.
Ustensensible
On trouve dans les tiroirs et les placards des cuisines toutes sortes d’objets pouvant servir d’ustensensibles lorsque monsieur est parti jouer à la pétanque et que madame a des idées.
Vulvérable
On dit de la femme qu’elle est vulverable lorsqu’au milieu de son cycle, elle ressent un impérieux besoin de se faire vulverer dans le but de se reproduire.
Watergons
Contraction grossièrement codée de l’expression : « Rejoins-moi dans les waters du wagon ». Ces lieux sont bien connus pour être les seuls lieux intimes des Trains à grande vitesse. Je conseillerai tout particulièrement ceux qui se trouvent à l’avant des voitures de la première classe du Paris-Marseille, réservés aux handicapés. Penser à vérifier qu’aucun paraplégique ne se trouve dans la rame (Si tu niques dans mon water, tu niques mon handicap).
X’citation
Citation trouvée dans un film X. Marc dit soudain à Carla : « Crache ton chewing-gum et mordouille-moi la hampe, je crois qu’elle commence à ramollir un peu. »
Yop
Substance blanchâtre bien connue des adolescents.
Zouave
Corporation de joyeux foutriquets aptes à la zoie en toute circonstance. Syn. : Zubial ; Zêbre ; Zigoto.
Comme toujours, crois tu, miss Grenouille ?
Oui, pt être après tout.
Si la sensualité n'est pas ma quête, il se peut qu'elle me caractérise.
Ravi de te retrouver par là...
Sentir le satin froler, serer, contraindre jusqu'à l'acceptation, le désir...
Très jolis ces rubans...
Je crains de manquer d'imagination plus que vous ne le croyez, chère Lyzis...
Disons plutot que la réalité est un point de départ intéressant, concernant cet article là.
PS : seriez-vous (aussi) particulièrement sensible au satin ?
Oui, bien sur Lyzis ! Avouez, avouez, il en restera toujours quelque chose...
Quelle délicatesse, quelle sensualité dans cet instant ainsi donné à voir...Un vrai délice, presque un cadeau, avec tous ces rubans...sourire
Un ruban pour un cadeau, tu as une belle vision de la scène, très chère Volcane !
Ta visite en est un aussi...
l'oreillle fébrile quand je suis entourré de bigots,
baisse donc ta culotte et recrache ces gros mots,
il faut que je te fesse ; je sais : je suis un salaud...
Mais... est-ce logique ?
En tout cas, si ça ne l'est pas, tes mots n'en sont pas moins désirables...
Très joli ce texte. Il donne l'impression que le temps a ralenti...
Bises
Papillon
Satine supplie... belle réplique...
Nulle logique autre que celle du plaisir, des surprises et de l'audace, belle Papillon !
Ivres de douceur, le temps a ralenti nos vies, suspendues aux cieux paradisiaques de la complicité et de la joie, Alléluia !
Alors ça... permettez moi d'en douter...
Quand à ce qu'il resterait de mes aveux... allez savoir, peut-être pas autant que vous semblez le croire...
Mais si mais si... souvenez vous...