Etat d'esprit
L’art n’est pas chaste, on devrait l’interdire aux ignorants innocents, ne jamais mettre en contact avec lui ceux qui y sont insuffisamment préparés. Oui, l’art est dangereux. Ou s’il est chaste, ce n’est pas de l’art. (Pablo Picasso)
Accéder à nos vérités.
Puisque nous sommes pétris de paradoxes, de joies et de tourments et que nous vivons de souvenirs qui nous retiennent et de projets qui nous attirent, je partagerai ici les sujets qui me tiennent à cœur en choisissant de les effleurer délicatement.
Je crois à la poésie plus qu’à d’autres formes l’expression pour toucher nos vérités. Elle offre un accès plus libre, plus immédiat, plus riche, plus sensuel et pour tout dire plus vivant à notre réalité.
Illustration : Comerre « la belle liseuse »
L’art n’est pas chaste, on devrait l’interdire aux ignorants innocents, ne jamais mettre en contact avec lui ceux qui y sont insuffisamment préparés. Oui, l’art est dangereux. Ou s’il est chaste, ce n’est pas de l’art. (Pablo Picasso)
(poème à lire la langue entre les dents du devant).
Pour éviter de trop bafouiller
Suzie m’envoie des SMS
Elle a un petit cheveu sur la langue
C’est son défaut, sa petite faiblesse
Suzie suçote tout ce qui dépasse
Surtout si ça à l’air sucré
A chaque fois qu’elle me reçoit
Du bout de la langue me suce les doigts
Elle se délecte de M & M’s
Pendant que je lui caresse les fesses
De Mars les fraises et les sucettes
Pendant que je lui retire ses socquettes
Sa langue de chat aime s’introduire
Partout où ça pourrait reluire
Avec sa petite langue rose farfouille
Elle laisse des traces, partout elle mouille
Suzie se pare de dessous sexy
Quand elle s’entraine pour le striptease
Suzie sait défaire ma chemise
Elle veut un homme qui lui dise oui
Ma petite furie m’a confessé
Que dans son cœur il y avait un nœud
Qu’elle avait honte de bafouiller
Qu’elle s’inquiétait pour son petit cheveu
Je l’ai consolée par ma promesse
Son petit défaut de prononciation
C’est pas une maladie honteuse
Mais ses copines sont des moqueuses
Suzie rêvait stars et croisette
C’était son trip, sa destinée
Moi je lui offrais que des sucettes
Sans rien me dire, s’est envolée
© DGC 01 2010
Illustration : Von Gotha
Marcher au Paradis ou dans l’Eden, O tentation : Accorde-moi une seconde pour succomber.
Kate Bush
Son nom est Lo, comme Loreleï
Une Lola vêtue d’orages
Laure, Loli, ou Lolita
Elle est l’orient de mon voyage
Elle est le cri de ma chanson
Qu’elle soit dentelle ou arc en ciel
Elle est la reine de l’archipel
Elle est tout l’art comme elle est l’or
L’aristocrate de nos orgies
La condition de ma raison
Archère habile au panthéon
Muse artisane de nos aurores
L’or de l’amour, l’amour de l’art
L’or git cachée dans les torrents
L’orgueil s’échoue sur la passion
Ses boucles d’or, ses ornements
Ses artifices et ses retards
L’arome antique de son parfum
Point culminant de mon orgasme
Elle jongle avec ma déraison
Dans les arcanes de nos excès
Laure git parfois sous mon regard
C’est sous mon arbre qu’elle s’endort
C’est son doux miel qui me rend fort
Son souffle est ma respiration
© DGC 01 2010
Photo DGC coll. pers. « Street Art, Montmartre 2009 »
« Le bonheur le plus doux est celui qu’on partage » Jacques Delille
Ou pourquoi on se cause tant…
A l’heure des petits bilans et des grandes résolutions, voici les raisons pour lesquelles il est important et utile de continuer d’échanger sur nos déboires et surtout sur nos grands bonheurs.
Avant tout, rappelons qu’il est indispensable de se préparer et d’être disponible à la rencontre. Ensuite il faut la vivre pleinement, quelle qu’en soit la substance, la nature, le but éventuel. Etre gentleman, courtois, poli si on est un garçon. Etre agréable, élégante, souriante si on est une fille. A la fin penser à remercier pour l’agréable moment. Chacun a consacré du temps et de l’énergie, s’est investi dans l’écoute et la découverte de l’autre. Tout cela est parfaitement élémentaire, mais j’en viens à la suite.
Après un beau moment de partage, de découverte, de plaisir, j’affirme qu’il est prioritaire de faire circuler les bénéfices lumineux de nos aventures. Il faut partager le bien-être, l’émotion positive, le plaisir, la joie, l’enthousiasme. Il faut diffuser, rayonner, contaminer. Pas n’importe comment. Pas n’importe où, ni partout. Juste là où c’est possible. Là où c’est attendu. Il s’agit de faire ressurgir chez le voisin d’à côté, ou la voisine-copine-coquine-cousine… ce qui nous a apporté du bonheur et du plaisir. C’est une forme d’exhibition de l’âme et des sentiments qui est nécessaire à plus d’un titre si l’on veut garder l’équilibre. Car garder pour soi ce qui nous a été donné engendre un certain pourrissement de nos expériences vécues. Donc symbolisons, convertissons, sublimons, traduisons nos expériences, c’est bon pour le moral. Mais surtout partageons-en les résultats.
L’économie des émotions est une théorie des flux et des équilibres. Nous pouvons nous justifier en imaginant que si nous voulons contribuer au bonheur du monde, nous ne pouvons pas nous contenter du jeu de miroir entre les deux qui ont vécu un joli moment de partage ou une rencontre exceptionnelle. En réalité, en inclinant volontairement le miroir dans le sens d’une déflexion, le face à face devient contamination, transmission, propagation. Le danger d’une attraction exclusive narcissique et morbide s’estompe. Le réseau des sourires et des belles vibrations s’élargit. A l’infini...
© DGC 01 2010
Illustration DGC 2009 coll. pers : « Slick au 104 »
« J’aimerais être affreusement pute. Je ne l’ai pas été assez avec toi. »
Louis Calaferte : La mécanique des femmes
A l’ombre d’un malencontreux malentendu, la madone magnifique
me montra malicieusement ses montagnes miraculeuses.
Dans l’onde moelleuse elle m’attira comme maestro de sa monture.
L’heureuse amie m’accapara et se mit à mépriser la bienséance.
Maltraitant ma pudeur, elle malaxa mon membre entre ses monticules.
De sa langue mouillée m’asticota méthodiquement de moult manières.
La malicieuse malmenait ma maîtrise sans menaces.
Sans me méprendre ses mangues mures appelaient mon miel.
La moqueuse massa mon méat, prolongea ses magiques manipulations.
Sous ses morsures mystérieuses, mon liquide montait immanquablement.
Redoutant ma maladresse, de quelques mots, j’indiquais mon envie de m’amuser.
Mais ma Dame me répondit en minaudant que le malheur du mâle est magnifique.
© DGC 07 2009
Illustration Terry Richardson
Eternité est l’anagramme d’étreinte.
Henry de Montherlant, Les Jeunes Filles
Lorsqu’en silence vous aurez aimé que je touche votre peau et que je goûte votre corps par tous les sens qui me sont donnés, vous attendrez de ma langue qu’elle vous exprime les mots nouveaux qui me viendront.
Au-delà des saveurs, des caresses et des regards les plus intenses, vous réclamerez sans me le dire qu’à votre oreille j’ose chuchoter quelques exquises grossièretés. Vous rêverez ces syllabes indécentes qui claqueront à votre tympan et vous étourdiront de surprise ou d’insolence. Connaissant vos penchants pour les murmures inconvenants et les sonnets blasphématoires, j’attendrai que mes silences vous soient devenus insupportables. Que votre attente soit enfin douloureuse.
Ma langue jouera un peu le long de votre jugulaire palpitante ou derrière votre nuque creuse et vous croirez peut être percevoir comme des cris étouffés ou des sanglots lointains. Je retiendrai les phrases émues et les sentences impertinentes qui se bousculeront en orages dans mon cortex surchauffé. Longtemps encore, nous jouerons de ces silences abominables. Nous tenterons d’apprivoiser du mieux que nous pourrons nos émotions tumultueuses en inventant quelques caresses inédites. Las, au bout du jour, nous essaierons de déguiser nos dernières volontés derrière des gestes devenus lourds et des regards troublés de fièvres.
La nuit tombera et puis nous soufflerons les chandeliers. Alors l’épaisseur de l’obscurité aiguisera encore nos perceptions. Pour vous j’élaborerai soigneusement quelques phrases acidulées comme on prépare une potion empoisonnée. J’y incorporerai quelques rimes salées, des arabesques imaginaires et quelques assonances inattendues. Impatiente, chaque froissement d’étoffe vous fera frémir, chaque glissement de ma peau vous fera supplier la fin de mon tourment. Les rythmes de nos souffles agités entreront en harmonie comme les battements de nos cœurs aux douze coups de minuit. Vous espérerez la délivrance quand j’ajusterai encore l’éclat d’une sonorité intrépide.
Dans un ultime sursaut de volonté, je m’approcherai de votre délicate et frémissante oreille et vous susurrerai crument mon serment. Vous croirez soudain au chant des sirènes, à la prière des braves, ou aux hululements des forêts. Je vous dirai ce que je veux être pour vous, ce que vous ne serez jamais pour moi et pourquoi chaque instant nous délivre à jamais. Je vous offrirai la quintessence de mon cri, je vous présenterai sans pudeur mon ultime clameur intérieure. Et pour en finir avec les mots, je vous offrirai une phrase ou deux, une belle image à emporter loin de moi. Juste quelques mots choisis, à peine articulés.
Au cœur de la nuit, la gorge séchée, après de longues minutes à attendre l’écho de ma voix, vous me répondrez souriante et glorieuse : « Mais vous êtes fou ?! »
© DGC 09 2009
Illustration : Alexandre Auguste Hirsch « La Nuit »
On n'a jamais vu un aveugle dans un camp de nudistes.
(Woody Allen)
L’ordre aurait voulu, sans doute, que nous nous soyons regardés avant qu’il ne nous ait été possible de nous toucher ou de nous respirer. Nous ferons peu de cas de l’ordre. J’aurai goûté tes sucs avant d’avoir pu contempler tes formes. Et ce sera après les troubles, les spasmes et les orages que mes yeux se promèneront sur tes courbes et tes volumes.
De près et de loin mon regard s’éblouira du rayonnement de ton visage, bien après que mes mains ou ma bouche aient voulu rencontrer chaque parcelle offerte de ta chair. A la faveur de ma géographie tactile je découvrirai émerveillé à la lueur d’un chandelier les pleins et les déliés, les ombres et les couleurs de tes surfaces veloutées. Au hasard d’un bras replié j’entreverrai enfin la soyeuse blancheur de tes seins. Mon œil se régalera de la perfection de ton cou, de la douceur de ta joue, de la rondeur de ton épaule.
En penchant ma tête un peu, je me délecterai du carmin clair de tes lèvres, et lorsque tu te retourneras à nouveau pour apaiser ton cœur, tu sentiras sur les dunes de tes reins mon regard se poser comme un souffle, un baiser.
Tu aimeras te renverser pour me laisser vagabonder joyeusement sur le galbe envoûtant de ton cul. Nonchalamment je fixerai les douceurs satinées de ton ventre, de tes cuisses, m’interdisant de les toucher aussi longtemps qu’il est possible pour mieux encore m’hypnotiser et m’étourdir.
Enfin comme un ultime baiser, à la rencontre de ton âme, faisant fi de toute pudeur, j’oserai plonger dans ton regard. A tant vouloir nous rencontrer, surpris par trop d’intensité, nous nous serons entremêlés. En cet instant là renaîtra notre trouble originel, et nous choirons encore, ensorcelés par les audaces réciproques que nos désirs nous offriront.
© DGC 08 2009
illustration Zimmerman « Vanity »
Il faut du courage pour apprécier la dureté et la douceur.
Björk, Big Time Sensuality
Fatigué, assommé par trop de toi dans mes pores, lorsque mon nez, ma bouche et le tréfonds de mes cellules auront apprivoisé tous les atomes de tes arômes ; lorsque tu auras incorporé mes saveurs masculines de ta langue et de ton odorat jusqu’à t’en étourdir, alors enfin mes mains fébriles réclameront de te toucher.
Ta peau soyeuse appellera le frôlement et les caresses. Tes bras demanderont d’être effleurés par le bout de mes doigts. Tes épaules ou peut-être tes reins impatients voudront se coller à mes paumes. Tes seins voudront trouver la chaleur de mon torse et sans détours s’y blottiront. Mes pouces aimeront masser ton cou, mes doigts fouilleront ta chevelure, mes ongles exciteront la plante nerveuse de tes pieds. Je parcourrai sans crainte tes collines, tes rivières et tes vallées. Mes doigts remplis d’espoir chercheront les replis inattendus de tes émois.
Puis, je t’inviterai à m’offrir cette sensation nouvelle que tu dispenseras en gestes lents sur les surfaces dociles de mon épiderme inassouvi. La douceur de tes jambes tièdes s’ingéniera à se frotter contre mes cuisses. Avides encore de nous troubler par tous les moyens que la nature et l’imagination peuvent nous offrir, nous accepterons de nous laisser dériver sur des mers lointaines d’inconscience ou d’indécence.
Viendra l’instant où nos surfaces devenues complices se contracteront et nous indiqueront la voie d’une caresse ultime, profonde et brûlante comme un volcan. Ton ventre bombé, tes reins creusés, ta bouche arrondie dirigeront mes gestes vers ta faille. Là où ta peau est la plus douce, où ta chaleur et la plus intense, là où ton être est le plus creux, je viendrai te chérir pour mieux périr. Là où mon être est le plus long et le plus insolent, tu rêveras de te transpercer. Comme nos corps enlacés, nos sexes s’enserreront, s’enflammeront, s’ensorcelleront. Nos êtres comme des navires fabuleux choisiront de rouler, de tanguer et voudront même sombrer. Nos raisons seront mises hors circuit, nos dermes nous serviront de dernière conscience.
© DGC 08 2009
illustration Saudek
Vice : plaisir que l'on n’a pas goûté.
(Louis Aragon)
Quand j’aurais exploré tes parfums et que tu auras su me sentir, alors nous viendra l’eau à la bouche. D’une langue impatiente et délicate, je chercherai les sels capricieux de ta peau, les sucs secrets de ton corps, les sèves les plus rares, celles capables de me troubler par leur subtilité. Tes saveurs féminines taquineront mes papilles et je croirai alors goûter à la félicité.
Sous l’incidence de nouvelles émotions, tes frémissements engendreront de nouvelles exhalaisons plus exceptionnelles encore. Des particules d’arômes aux goûts de fruits défendus, de terre vierge et de feuillages frais envahiront mon être en profondeur. Ma bouche, mon air et mon sang s’imprégneront du goût de ton corps en état de plaisir. Aux racines de mon cerveau les marques de ta chair s’imprimeront à jamais.
J’irai cueillir ton pollen dans les plis de tes chairs comme tu récolteras mes sels, les alcools et mes écumes à la manière d’une sorcière. Assoiffé de te connaître, je te boirais comme tu me suceras. Nous nous pourlécherons. Nous nous lécherons la bouche, le cou et le visage comme des loups, comme des chiens. Nos salives se mélangeront, nous nous régalerons de nos sèves entremêlées en un fluide éphémère et enivrant. Ton air sera mon air, ton goût sera mon goût.
Dans notre soif infinie du frisson ultime nous croirons enfin nous réconcilier avec ce monde. Peut-être même croirons-nous nous délivrer du mal. Il ne nous restera qu’un seul moyen d’un finir. Jouir, jouir, jouir encore. Jouir encore et encore, jouir à en mourir, car nous voudrons nous sentir vivants, coûte que coûte.
© DGC 08 2009
illustration DGC
Il revient à l’homme d’habiller la femme qu’il déshabille et de parfumer celle qu’il enlace.
(Amin Maalouf, Le Périple de Baldassare.)
Ce jour là, pour faire connaissance, parmi cinq sens que les dieux nous ont donnés, nous emploierons le plus primaire, le plus sauvage, le plus troublant, le plus intime, et finalement le plus tentant. Nous préférerons l’odorat.
D’abord, près de toi j’approcherai. Très près. Beaucoup trop près. Exprès. Guidé par les courbes creuses de ton corps, mon nez te cherchera.
Il débusquera les restes d’une fragrance de parfum ou de shampooing. Mais ne s’y attardera pas. Il chinera des effluves de toi, des soupçons d’épices naturelles, une senteur corporelle plus rare. Mon flair musardera tout autour de ton cou et mon nez te troublera par sa caresse et son souffle mesuré tout autant que par sa présence inquisitrice et obsédante.
Ta nuque, évidemment, siège de multiples émotions, me révélera de nouvelles exhalaisons et quelques chaleurs avant que tes cheveux finissent de m’envoûter de leurs charmants bouquets.
Puis, me penchant un peu plus, voguant de ton dos à tes reins, de ta poitrine à ton nombril puis de ton ventre à tes chevilles, mon radar nasal découvrira d’autres saveurs imprévisibles. L’aventure m’emportera, tes paysages m’apparaîtront.
Sans un mot, j’entrerai dans tes univers les plus secrets. Tu m’accueilleras sur tes îles cachées, tu m’offriras tes fleurs invisibles. Tu frémiras, d’impatience et de trouble, perdue quelque part entre la peur de me voir découvrir une senteur inconvenante et la délicieuse impression d’être outrageusement possédée par mon nez.
Sachant que tu ne peux plus rien me cacher, tu finiras par abandonner l’idée qu’un relent naturel suscité par l’excitation ou la luxure puisse me déplaire.
Alors, sans t’avoir encore goûtée, sans avoir pu te toucher, et avant même de t’avoir vraiment regardée, je te demanderai à demi soûlé : « Si tu me veux, sens-moi ».
© DGC 08 2009
illustration Sorayama
J'avais laissé ma fenêtre ouverte et c'était bon de sentir la nuit d'été
couler sur nos corps bruns. Ce matin, Marie est restée
(Albert Camus, L’Etranger)
C’est une distance étrange, comme une gravité
Ce poids sur l’estomac qui laisse un goût salé
Une sorte de solitude, une impression nouvelle
Mes frères et mes proches me trouvent souvent muet
Ils sont restés là bas, comme de l’autre côté
D’un océan trop large qui nous séparerait
Une ère nouvelle commence, le vent s’est retourné
Je ne peux plus leur dire, notre temps a passé
La vie était ailleurs, j’ai voulu la goûter
Est-ce un déchirement d’arriver dans ce monde
Sublime qui nous hante et que nous appelons
De nos vœux les plus chers sans connaître son nom ?
Etranges sabordages dans ces pays lointains
Echouer au rivage comme au creux de ses reins
Quel est donc cette île qui m’éloigne des miens ?
Nos désirs s’accomplissent lorsque l’on plonge en soi
Aux rives de nos rêves, nos espoirs font la loi
J’ai voulu m’échapper à l’escale des rois
Au continent des songes, j’ai voulu mettre un pied
Celles que j’ai croisées ressemblaient à des reines
Celui qui s’aventure ne revient pas le même
© DGC 07 2009
Illustration Charles Auguste Mengin : Sappho
L'Art d'aimer Ovide ; Dernières nouvelles des étoiles Serge Gainsbourg ; Théorie du corps amoureux ; La Sculpture de soi ; Les Libertins Baroques ; La Puissance
d'exister Michel Onfray ; Histoire de ma vie Casanova ; Zones humides Charlotte Roche (Anabet) ; Lolita Vladimir Nabokov ; Nexus Henry Miller ; Venus erotica Anaïs Nin ; Eloge des femmes mures Stephen Vizinczey ; La passe Imaginaire Griselidis Réal ; Le sexe et l’effroi Pascal Quignard ; Histoire d'O Pauline Réage ; Les mémoires séraphiques Quitterie Chatenoy ; Le Zubial ; L'Ile des gauchers Alexandre Jardin ; Impuretés Philippe Djian ; Vous toucher Claude Bleton (textes) et Catherine Izzo (photos) (Ed. Le Bec en l'Air) ; La mécanique des femmes Louis Calaferte ; Les particules élémentaires ; Plateforme ; La possibilité d'une île Michel Houellebecque ; Qu'Allah bénisse la France ! Abd al Malik ; L'humanité disparaîtra, bon débarras ! Yves Paccalet ; Crash ! ; Sauvagerie J G Ballard ; Américan Psyco ; Lunar Park Bret Easton Ellis ; Histoire de l'œil
Georges Bataille ; Aphrodite, Pybrac Pierre Louys ; Fragments d’un discours amoureux Roland Barthes ; Le condamné à mort Jean Genet ;
Ames sœurs
On parle volontiers d’âmes sœurs lorsque deux personnes éprouvent le sentiment d’être félins pour l’autre. La recherche amoureuse est bien souvent énoncée comme la recherche de l’âme sœur pour désigner l’entente idéale. Tout comme il y a des fratries plus ou moins nombreuses on peut avoir plusieurs âmes sœurs, successivement ou simultanément.
Baisouille
Action de bisouiller en vue de baiser un(e) partenaire timide. "Charles baisouillait fréquemment ses copines de classe lors des séances de cinéma du mercredi." (Omar de Monbrac, Chroniques des salles obscures).
Cunibranlage
Pratique sexuelle à deux partenaires, ou plus, visant à synchroniser les mouvements des langues dans les con et les rythmes des mains sur les queues, dans le but de provoquer un orgasme généralisé.
Desirium
Contraction latine de délirium et desirus. Terme utilisé en médecine lors du traitement des affections nerveuses des individus rendus fébriles dans l’attende d’un rendez-vous galant. Octavia fut atteinte de desirium en reposant la lettre de son amant Marcus. Submergée par son désir, son cœur palpitait et elle fut prise de brèves convulsions.
Exhinibition
Selon la définition d’Albert de Monchibre, (Mon vit, mon œuvre) l’exhinibition est l’art de demander à sa bien aimée de montrer son entrecuisses là où c’est interdit : dans les cimetières, au passage clouté, devant le Ministère de l’intérieur… afin qu’elle prenne plaisir à franchir les interdits en toutes occasions.
Foutrager
Manière peu élégante d’honorer outrageusement sa concubine en éclaboussant ce qui n’a pas besoin de l’être (son livre de chevet, sa trousse à maquillage, ses plantes vertes…)
Gorger
Le terme gorger a été mis à jour lors de la découverte d’un ouvrage antique sauvé des ruines de Pompéi. Le manuscrit richement illustré était un livre de recettes amoureuses destiné aux pensionnaires des lupanars. Il désignait tout autant le geste consistant à faire glisser un membre masculin profondément dans sa gorge que l’augmentation en volume dudit membre sous l’effet de la caresse prodiguée.
Hammasexualité
Pratique sexuelle consistant à se rendre dans un hammam et à profiter de la vapeur pour enfiler un doigt incognito dans sa voisine ou dans son voisin, selon.
Intelligence intuitionnelle
Contrairement à l’intelligence dite logique ou rationnelle, l’intelligence intuitionnelle permet à ceux qui en disposent de comprendre rapidement leurs semblables. Par exemple, l’II permet de rentrer dans l’esprit du sexe opposé sans même avoir à y penser, ce qui permet un gain de temps appréciable lors d’une discussion.
Jusqu’au bitistes (les)
Mouvement social de la fin du XXème siècle défendant une pratique du coït consistant à bourrer jusqu’au bout, c'est-à-dire jusqu’à l’épuisement complet des partenaires. Son leader Jules Turgessant est mort d’une embolie cérébrale au cours d’une banale course à pied au bois de Boulogne.
Klito sutra
Ouvrage antique de référence sur l’art d’astiquer le clitoris. Le lecteur y trouve 671 façons de faire durcir et dresser le précieux organe féminin à l’aide d’un doigt, d’un genou, d’un pénis, d’une langue et de divers légumes de saison.
Lassivitude
Phénomène bien connu de tous les sportifs lorsqu’après une séance d’activité physique longue ou intense, au lieu de se sentir épuisé, le désir sexuel paradoxal particulièrement fort se manifeste. Il faut alors rapidement sortir de la douche et rappeler son (sa) partenaire de jogging ou d’escalade.
Manuel
Sous peine de se voir rabroué, le gentleman prévoyant consultera son Manuel de savoir vivre et de savoir foutre avant de s’approcher d’une gente demoiselle disposée à lui accorder ses faveurs.
Notre Pervers (le)
Prière des muses bien connue en pays Gaulois.
« Notre pervers qui êtes vicieux...
Que mon con soit salivé
Que les verges viennent
Que ma volonté soit fête
Sous la table comme aux pieux
Donne-nous chaque jour notre coït quotidien
Encourage nos turlutes
Car turlutons tous ceux qui nous ont enconnés
Ne nous soumets pas à l’abstinence
Et délivre-nous des mâles. »
Obsédoux
Penchant psychologique fréquent chez lez vieux veufs ayant encore la branche verte.
Priapisse
Discipline antique consistant à uriner en ayant le phallus en érection. Au XXème siècle de notre ère, la science a découvert que les champions de cet exploit possédaient une anomalie génétique et n’avaient donc aucun mérite.
Queue de cochon (la)
Lieu de débauche et de gourmandise bien connu des amateurs de bonne chair. Synonyme de bistroquet à foutre et de bar à pétasse (ne pas confondre avec le bar à touffes et le bar à gouines).
Roujouir
Certaines femmes rougissent dès qu’elles songent à jouir. D’autres rougissent quand elles ont joui. On dit que les rousses ont tendance à roujouir un peu plus vite que les brunes et ce n’est pas toujours faux. « Le devoir d’un homme galant est de savoir faire jouir et de faire roujouir sa partenaire. » (Casanova).
Sexercice
On parle de sexercice lorsqu’un initiateur donne un exercice érotique à son élève. Il est généralement destiné à lui permettre de découvrir une facette nouvelle de sa sensualité. Les muses du paradis connaissent ce terme depuis bien longtemps.
Tripoturer
Lorsque Jacques tripoturait Georgette de ses gros doigts rugueux de bucheron quinquagénaire, il avait tendance à la faire crier, mais pas seulement de plaisir.
Ustensensible
On trouve dans les tiroirs et les placards des cuisines toutes sortes d’objets pouvant servir d’ustensensibles lorsque monsieur est parti jouer à la pétanque et que madame a des idées.
Vulvérable
On dit de la femme qu’elle est vulverable lorsqu’au milieu de son cycle, elle ressent un impérieux besoin de se faire vulverer dans le but de se reproduire.
Watergons
Contraction grossièrement codée de l’expression : « Rejoins-moi dans les waters du wagon ». Ces lieux sont bien connus pour être les seuls lieux intimes des Trains à grande vitesse. Je conseillerai tout particulièrement ceux qui se trouvent à l’avant des voitures de la première classe du Paris-Marseille, réservés aux handicapés. Penser à vérifier qu’aucun paraplégique ne se trouve dans la rame (Si tu niques dans mon water, tu niques mon handicap).
X’citation
Citation trouvée dans un film X. Marc dit soudain à Carla : « Crache ton chewing-gum et mordouille-moi la hampe, je crois qu’elle commence à ramollir un peu. »
Yop
Substance blanchâtre bien connue des adolescents.
Zouave
Corporation de joyeux foutriquets aptes à la zoie en toute circonstance. Syn. : Zubial ; Zêbre ; Zigoto.
Comment taire...