Etat d'esprit
L’art n’est pas chaste, on devrait l’interdire aux ignorants innocents, ne jamais mettre en contact avec lui ceux qui y sont insuffisamment préparés. Oui, l’art est dangereux. Ou s’il est chaste, ce n’est pas de l’art. (Pablo Picasso)
Accéder à nos vérités.
Puisque nous sommes pétris de paradoxes, de joies et de tourments et que nous vivons de souvenirs qui nous retiennent et de projets qui nous attirent, je partagerai ici les sujets qui me tiennent à cœur en choisissant de les effleurer délicatement.
Je crois à la poésie plus qu’à d’autres formes l’expression pour toucher nos vérités. Elle offre un accès plus libre, plus immédiat, plus riche, plus sensuel et pour tout dire plus vivant à notre réalité.
Illustration : Comerre « la belle liseuse »
L’art n’est pas chaste, on devrait l’interdire aux ignorants innocents, ne jamais mettre en contact avec lui ceux qui y sont insuffisamment préparés. Oui, l’art est dangereux. Ou s’il est chaste, ce n’est pas de l’art. (Pablo Picasso)
« Marcher au Paradis ou dans l’Eden, O tentation : Accorde-moi une seconde pour succomber. »
Kate Bush The Rare flower
Une petite Lola, une Lolita qui en voulait à ma vertu, un jour a décidé que c’était à moi qu’elle se donnerait. Cette petite fleur un jour d’hiver m’est tombée dessus, croyant reconnaitre en ma personne le prince charmant dont elle rêvait.
Elle me connaissait sans que je le sache. L’année d’avant elle m’avait déjà ciblé, mais pas osé
franchir le pas, il faut croire. Moi c’est à peine si je l’ai reconnue. A cet âge là, c’est normal, je les mate pas comme un tordu.
Mais il a fallu qu’on se retrouve, et qui plus est chez ses vieux, et sur invitation. Imaginez
le tableau. Son paternel à ma droite, mon pote à ma gauche et elle en face qui me fait du gringue. Quinze balais, la minette. Et vas-y que je tords du cul en t’accueillant sur le parking, et que
je te mate et que je te caresse du pied et que je te frotte la jambe en faisant semblant de s’intéresser à l’autre…
Belle comme le jour, je vous dis. Vous pensez : une miss caramel comme je les aime, des
yeux noirs en amande et une bouche de rêve aux lèvres charnues. D’Amérique latine, qu’elle débarque, vous voyez le genre. Une vraie panthère colombienne. J’ai pas dit une tigresse brésilienne
mais c’est du pareil au même. Et affamée la donzelle ! Incroyable. Vraiment pas le genre farouche, ou alors juste pour sauver les apparences devant ses parents. A l’heure des présentations
elle s’est arrangée pour s’approcher de l’objet de son désir, c'est-à-dire moi, et se frotter l’épaule contre mon corps l’air de rien, pendant que sa mère tchatchait avec les invités et nous
servait du vin de Bourgogne. Elle en connait un rayon coté accueil sa mother, elle s’occupe du plus bel hôtel de la station.
Moi, je me sentais mal barré, ce soir là. Je me voyais déjà finir aux gnoufs pour détournement
de minette. J’en menais pas large sur le canapé entre la coquette qui m’allumait discrètement, sa petite sœur qui nous tournait autour et son cousin qui se renseignait sur mon grade. Mais elle
était maline autant que très coquine. Les gonzesses c’est comme les ouragans, on ne peut rien faire pour les arrêter. Discrète, féline et stratège, même. Alors au moment de placer les invités
autour de la table du diner, elle ne m’a même pas laissé de choix, c’est elle qui m’a mis pile en face d’elle. Pas moyen de lui échapper. Coincé dans son filet. Pas trop sauvage je l’ai laissée
faire, j’admets.
J’ai laissé venir en me disant que ça serait pas bien méchant. A cet âge là on a besoin de se faire les griffes de la séduction. Et de toute façon je ne voyais pas vraiment comment refreiner ses ardeurs dévastatrices. Qu’est-ce que j’aurais bien pu faire ? En plus à cette période c’est susceptible.
Mais il allait falloir gérer les conséquences. Qui mène la danse ? Elle s’amuse, elle
sourit, elle se tord et elle rigole. Toute la tablée s’imagine qu’elle est excitée par les blagues vaseuses de mon pote à côté d’elle. Mais s’ils savaient ce qu’elle est en train de me faire avec
ses pieds cette petite salope pubère.
Comme toujours en de telles circonstances on s’intéresse à son voisin. A ma droite, son paternel entame une conversation sur l’architecture traditionnelle alpine, les énergies tectoniques de la vallée et l’utilisation du Feng-shui dans l’habitat familial. Bien sur c’est passionnant mais mon esprit doit suivre deux sujets à la fois. Je masque mon trouble avec difficulté mais je continue à faire bonne figure. La petite garce n’a pas arrêté et s’amuse même de voir que j’admire son double jeu. Je n’ose pas imaginer de quoi elle sera capable dans dix ans, à l’âge où je m’autoriserai peut-être à la goûter, à l’âge où je serai peut-être devenu plus sage…
La fin de la soirée est proche et les filles rejoignent leurs chambres. Non sans avoir distribué quelques mots doux et menus présents aux invités de passage. D’une manière pas très discrète, mais à cet âge là elles ont encore ces jeux d’enfants, s’efforcent de penser les parents, j’imagine. C’est pourtant au cousin de passage que revient le privilège de me transmettre son billet « Je te passe mon numéro, je t’adore, ça m’a fait plaisir de te revoir. Ca reste entre nous. Laisse-moi un message. »
Lettres rouges sur feuille déchirée de cahier d’écolier. Un pur chef d’œuvre de fraicheur et de passion.
Le lendemain je lui ai laissé un petit message. Par pure politesse.
© DGC 02 2009
Illustration Terry Rogers « No stranger obsession »
L'érotisme, c'est quand l'imagination fait l'amour avec le corps.
(Emmanuel Boundzéki Dongala)
Dans ses escarpins neufs,
Ses belles chaussures cambrées,
Ses nouvelles shoes de poule,
Ses godasses de donzelle,
Ses pompes de pute de luxe,
Ses hauts talons pointus,
Celles qui la haussent pour affoler la foule,
Le genre qu’elle aime bien mettre pour mieux que je la mette,
Celles qui la rendent belle, fière et femelle,
Le style qu’elle enfile pour mieux se faire enfiler,
Sans hésiter la prochaine fois si elle est sage j’éjaculerai.
Et ça lui apprendra.
Voilà ce que je lui ai dit quant elle m’en a parlé.
« Oh ! Salaud ! » m’a-t-elle répondu.
© DGC 01 2009
Illustration Hugo Pratt « Tango »
«Lorsque mes tentations me donnent des sensations je sens l’attrait du vide »
(Serge Gainsbourg, Ouvertures éclair)
D’abord il y aurait cette jambe nue, tendue vers le ciel, ce pied cambré et fier caressé par les vents d’altitude. Et puis l’angle ouvert de ses cuisses, entre lesquelles il se serait profondément calé.
Il y aurait leurs regards arrogants ou troublés, difficiles à soutenir. A frémir. Elle creuserait son ventre, assoiffée de plaisir, pour mieux le sentir en elle. Il imprimerait quelques mouvements langoureux du bassin juste assez puissants pour la faire onduler mais suffisamment paresseux pour ne pas trop se fatiguer et lui donner du plaisir très longtemps.
Et il y aurait ce ruban de satin, jadis échappé de la chevelure indomptée d’une petite fille, long et brillant, qu’il ferait glisser sur sa peau et dont il entourerait lentement et méthodiquement le pied, la cheville puis la jambe comme pour l’embellir, l’habiller, la sublimer.
Elle se laisserait faire, se laisserait entourer, d’abord curieuse puis délicieusement charmée par les chatoyants contrastes et les reflets colorés de l’étoffe hypnotique. Et elle se sentirait très belle, très sexuelle, infiniment désirable.
Il sentirait l’imminence de sa reddition et imprimerait quelques coups profonds dans sa matrice pour fixer son attention. Lentement, il enroulerait d’autres longs rubans autour de son corps jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus bouger du tout. Alors elle s’abandonnerait à un souffle de la folie et prononcerait quelques mots insensés « Je suis à toi, fais de moi ce que tu veux. »
Il ferait semblant de ne pas avoir compris ses mots, lui demandera de répéter pour s’assurer qu’elle se donne entièrement. « N’attends pas, lui dirait-elle, presque suppliante, je le veux, soumet moi à tous tes désirs »
© DGC 01 2009
Illustration DGC « Madame rêve devant les planches de Demarchelier » coll. pers.
«Les affaires de désir ont lieu dans le nez : buée, fumée, rosée, ondes, particules,
répulsions ou attractions invisibles, odeurs en creux et limaille en l'air.» Philippe Sollers Passion fixe
S’immerger avec précaution dans les moiteurs sombres du lieu et se laisser envahir par la saturation d’humidité de la vapeur parfumée. Le nuage chaud nous pénètre autant que nous le pénétrons. La chaleur moite nous envahit à l’intérieur comme à l’extérieur.
Les peaux s’échauffent et les respirations sont lourdes. L’eau entre en nous par tous les pores. Nous apercevons quelques silhouettes corporelles sous forme d’ombres. Nos corps lisses s’abîment sur des rivages que j’imagine tropicaux et nos mains aveugles s’aventurent avec malice.
La langueur nous allonge, je m’arrime à ton port et je goûte ta peau salée, ta langue sucrée, tes pieds cambrés, ton coquillage nacré. Sur les côtes lointaines d’un océan brûlant je m’égare et j’oublie le temps tandis qu’un regard de sirène croise le mien.
Ma langue affamée de ta lagune fertile s’évertue à dispenser ses douceurs prolongées et je réalise soudain que tu t’amarres à mon totem sacré. Tes lèvres happent ma hampe et j’aime voir dans le brouillard ma chair disparaitre lentement entre les failles sismiques de ta bouche entrouverte.
© DGC 01 2009
Illustration DGC Coll. Pers : Rodin « Eros et Psyché » (détail) - Petit Palais / Paris-
«Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l’autre.»
Roland Barthes Fragments d’un discours amoureux
Tracés noirs déliés contant passage de l’homme,
Encres déposées à même l’épiderme convoité,
Empruntes éphémères pour moments éternels,
Mes mots peints sur ses reins creusés par trop d’amour,
Désirs le dos tourné dans la lumière dorée,
Des pinceaux fins trempés pour des vers inversés,
Des rimes en mode mineur pour adultes majeurs,
Moquons nous de ce monde, de l’amour, du bonheur,
Des lèvres carminées, ongles rouge-sang insolents,
Ses bras blancs sont marqués de rêves de liberté,
Calligraphie des corps, chorégraphie des mots,
D’une muse langoureuse et d’un amant poète,
En fustigeant la mort nous nous jouons des mots,
Préférons consumer au lieu de nous brûler,
Agir en état de grâce et ne rien redouter,
Aimer la liberté, s’en saouler et tomber,
Peau dénudée offerte espérant la formule,
D’un aveu noir sur blanc, arabesque indécent,
La nuque attend, tendue, l’apostrophe finale,
Elle devine sa bouche et son axe du mâle.
© DGC 12 2008
Illustration DGC « L’or » coll. pers.
« Conviez un cul sur le divan et le cœur est mis à nu. »
Toni Bentley : Ma reddition
Dans les lueurs de l’aube, sur le bord des rivières,
je te cherche
En cueillant des cerises, en mettant ma chemise,
je te cherche
Lorsque je bois de l’eau sur la pierre des fontaines,
je te cherche
Quand j’affleure sa peau, quand je choisis mes mots,
je te cherche
Aussi loin que je vois, quand j’ai perdu ma voix,
je te cherche
Dans les vagues et la houle, au milieu de la foule,
je te cherche
© DGC 08 2008
Illustration Coll. pers Autoportrait.
« Vivre signifie être conscient, joyeusement, jusqu'à l'ébriété. » (Henry Miller)
Il y a les contraintes quotidiennes du travail et la nécessité d’entretenir de bonnes relations avec ses collègues ;
Il y a les plaisirs de la famille et les obligations de prendre des nouvelles de ses parents de temps en temps ;
Il y a les incertitudes de l’argent et la nécessité de surveiller ses dépenses comme ses placements et ses revenus ;
Il y a aussi la santé, et la prudence qui nous indique qu’il faut veiller sur soi au risque de souffrir durablement ;
Mais il y a surtout la couleur du vernis à ongles qu’il faudra porter lors du prochain rendez vous avec son amant préféré.
Alors tout reprend un sens clair et la vie parait parfaitement ordonnée.
© DGC 12 2008
Illustration Coll Pers. « Dany »
« L'insolite et l'illicite, deux ingrédients indispensables de toute pornographie »
Marguerite Yourcenar
Le wagon est presque vide
La blonde en tailleur strict
Elle est assise
Je m’installe presque en face d’elle
Juste un peu décalé, pour pas l’incommoder
Nous aurons très peu de temps
Je la regarde lentement mais sans détour
Je commence par ses chaussures
Elle perçoit mon regard
Je continue sans sourciller et je comprends qu’elle apprécie
Un premier souffle se produit
Un léger sourire sur ses lèvres
Mes yeux remontent sur ses jambes voilées
Sa jupe est courte
Je croise ses yeux
Le feu s’allume entre elle et moi
Nos cœurs s’accélèrent et nos sens s’échauffent
La gorge à sec et la queue saisie à froid
Mais je n’ai pas terminé
Je soutiendrai son regard brillant par pure provocation
Sa beauté mure m’excite très brutalement
Sa bouche se déforme légèrement
Son visage prend des expressions qui lui échappent
Son émoi est manifeste
Notre audace nous déstabilise dangereusement
Elle manque totalement de pudeur
Je décide d’en profiter outrageusement
Tant pis si elle me balance une baigne
Mes yeux plongent directement entre ses seins
Dentelle entr’aperçue sur sa peau nue
Escapade voluptueuse dans ses dunes dorées par l’été
Elle se tord sur son siège
Ses jambes croisent, se décroisent et se recroisent délicieusement
Je lui souris avec complicité, comme pour la rassurer
Crissement des bas, cris de la soie
Je rêve de son parfum et de son goût
Elle me semble totalement déboussolée
Pas un seul mot entre nous, juste nos regards
Une rencontre purement instinctive et primitive
Jouissance de l’instant, effroi de l’inconnu
Puissance de l’attraction, viol virtuel
Effraction en mode visuel, émotions et secousses charnelles
Elle se lève pour sortir
Sa silhouette svelte me hèle
Je m’apprête à la suivre, à venir la sentir
A voler son odeur de femelle excitée par mes regards indécents
On descend l’escalier en attendant l’arrêt de la rame
Sa chevelure à portée de ma bouche et son cou à portée de mon nez
Encore un pas, elle s’aperçoit de l’excès de proximité
Mi flattée mi effrayée, ma main affleure la sienne une fraction de seconde
La porte s’ouvrira sans un contact de plus entre nos corps
Ses talons claquent
Elégante sur le quai
Je la regarde s’éloigner sous les néons blêmes
Les nerfs à vif et le regard en bataille
© DGC 05 2008
Illustration DGC coll. pers.
La femme est un délicieux instrument de plaisir,
mais il faut en connaître les frémissantes cordes, en étudier la prose,
le clavier timide, le doigté changeant et capricieux.
(Balzac : Physiologie du mariage)
Lorsqu’elle voulut savoir ce que contenait son sac, il lui vint un sourire. Un de ces petits sourires qui semblait dire : - Ma cocotte, j’ai l’impression que ta curiosité te mène là où tu n’avais pas prévu d’aller… Cette plongée imprévue dans son intimité allait lui donner une occasion rêvée d’en dire un peu plus long sur lui. En observant ses réactions, il en saurait aussi un peu plus long sur elle.
Il commença par lui sortir quelques carnets, son cahier de notes, celui qu’il noircit presque chaque jour quand il ne peut pas écrire directement au clavier. Il ouvrit quelques textes qu’elle connaissait puis lui fit part de quelques projets en cours… (Il a toujours des projets en cours.) De la pochette avant, il sortit une paire de lunettes de soleil, des stylos, des stabilos et un couteau. De la poche arrière, il extirpa son agenda, rempli de papiers de toutes sortes, des rendez-vous, des citations, un plan de métro et des photos.
A l’intérieur de la besace, un portefeuille – porte cartes avec ses papiers, son permis et quelques billets. Par en dessous, il tira une pochette de tissu remplie de petits objets de toutes sortes. Il l’ouvrit délicatement en lui disant : - ça c’est mon nécessaire de survie, une vieille habitude de randonneur, un truc de Mac Gyver, la trousse du bricoleur. Avec élégance, il précisa encore : - Si tu préfères, c’est la trousse du parfait queutard. Une brosse à dent de voyage, un échantillon de dentifrice, un paquet de kleenex, un briquet, différents modèles de préservatifs, un petit savon, quelques sachets d’Aspro, des granules d’arnica, et je ne sais plus quoi… Jusque là il l’amusait à la distraire et à lui montrer qu’il était un gars prévoyant et plein d’astuces.
Puis il fouilla plus au fond de sa gibecière et en tira lentement un autre trésor. Ceci est un de mes derniers achats, lui fit-il, j’ai
pensé que ça pourrait sans doute t’intéresser. Un instant, elle s’interrogea en distinguant la matière tressée. Il tira le paquet savamment enroulé à la manière des alpinistes.
– Oh, fit elle ! Qu’elle est belle. Mais… à quoi cela peut-il bien servir ? Est-ce bien ce que je
pense ?
– Pas de doute là dessus, répondit-il, c’est pas pour étendre le linge. Regarde comme elle et longue et touche comme elle est douce. J’ai pris grand soin à la choisir. Sa blancheur éclatante met parfaitement la peau en valeur. Dois-je la dérouler ?
© DGC 10 2006
illustration Coll. pers. « L'Iguane »
RomanceX
Quelques extraits… vous vous souvenez ?
Marie : C’est joli ici...
Robert : ca t’étonne, hein ? C’est petit mais il y a tout ! Les filles ce qu’elles veulent c’est reconnaitre ce qu’elles ont vu à la télévision.
En ce moment c’est la mode des paravents japonais. Et bien j’ai des paravents japonais. C’est la mode des jacuzzis, ben j’ai des jacuzzis. Il y a 30 mètres carrés ici mais il y a tout. C’est un théâtre. En fait c’est une scène, je fais des répétitions.
Je suis un clochard de luxe, je ne suis rien, je ne suis pas beau. Et pourtant les femmes j’en ai possédé plus de mille.
Pourquoi moi ?
Parce qu’il faut leur parler. Et personne ne prend la peine de parler aux femmes
Tu leur parles, elles t’écoutent.
Et elles sont à portée de la main. Et la main bien sur tu la poses où il faut.
Sans préliminaires. C’est comme ça.
Eh oui parce qu’à un moment donné il faut bien qu’il y en ait un qui commence.
La seule possibilité d’amour avec les femmes passe par le viol. Les femmes se donnent très facilement au premier venu alors même qu’elles se refusent et tiennent la dragée haute au malheureux qui les aime, qui donnerait son existence pour elle et qui jure de la respecter. C’est comme ça…
(il lui tend un verre)
Marie : Merci.
Robert : Est-ce que d’ailleurs elles veulent qu’on les respecte ?
Dans un sens oui, mais c’est un respect qui est dans la logique des choses. La logique qui consiste à dire qu’elles sont à prendre. Alors elles demandent à être prises.
Je dis mille femmes. Je ne dis pas que je peux avoir un souvenir de toutes. Mais j’ai toujours noté leur nom, leur âge, les circonstances… j’ai consigné cela. Les cons des femmes : aucun n’est pareil. On peut s’en souvenir à la place d’un visage. Tandis que tu prends dix hommes dans l’assistance, tu leur coupes leur queue et tu les mets dans un panier : pas un qui reconnait la sienne !
Je sais que je ne suis pas particulièrement beau. Je suis peut être même particulièrement dégoutant. Mais le fait est là.
(…)
Marie : (intérieurement) Cette espèce d’immense gène… C’est un trouble… Il fait parti du jeu. Ne plus avoir de mots quand on en vient aux gestes. Sinon on risquerait trop facilement de leur dire « bas les pattes. » Puisqu’il s’agit de cela, d’un rapport trivial particulièrement honteux. Pourquoi les hommes qui nous dégoûtent nous comprennent-ils mieux que ceux qui nous attirent que nous aimons ?
(…)
Robert : Toi tu n’en reviens pas que ce soit moi qui promène mes doigts sur ta chatte. Pourtant c’est moi qui le fais. J’en n’ai même pas encore envie que déjà toi tu mouilles.
Et pourtant t’en reviens pas que ce soit moi. C’est comme ça. Les femmes belles se complaisent à être prises par des hommes laids. C’est ça qu’on ne te dit surtout pas. C’est ça il faut qu’il y ait du mouvement. Le mouvement c’est pas l’homme et la femme. Le mouvement c’est le beau et le laid. La beauté se nourrit de l’ignominie et elle s’y frotte. Et moi je suis là et j’en profite. C’est comme ça, j’y suis pour rien. Tu veux que je te domine ? Tu veux que je te bâillonne ?
Et sous-entendre qu’il faut aller plus loin que ce qu’il est raisonnable pour une femme d’accepter. Bien sur qu’elle prend le risque d’être contrainte bien au-delà de ce qu’elle accepte. Puisqu’on ne désire jamais que ce qu’on n’accepte pas. L’amour physique c’est le fracas du trivial et du divin.
(Catherine Breillat, 1999)
L'Art d'aimer Ovide ; Dernières nouvelles des étoiles Serge Gainsbourg ; Théorie du corps amoureux ; La Sculpture de soi ; Les Libertins Baroques ; La Puissance
d'exister Michel Onfray ; Histoire de ma vie Casanova ; Zones humides Charlotte Roche (Anabet) ; Lolita Vladimir Nabokov ; Nexus Henry Miller ; Venus erotica Anaïs Nin ; Eloge des femmes mures Stephen Vizinczey ; La passe Imaginaire Griselidis Réal ; Le sexe et l’effroi Pascal Quignard ; Histoire d'O Pauline Réage ; Les mémoires séraphiques Quitterie Chatenoy ; Le Zubial ; L'Ile des gauchers Alexandre Jardin ; Impuretés Philippe Djian ; Vous toucher Claude Bleton (textes) et Catherine Izzo (photos) (Ed. Le Bec en l'Air) ; La mécanique des femmes Louis Calaferte ; Les particules élémentaires ; Plateforme ; La possibilité d'une île Michel Houellebecque ; Qu'Allah bénisse la France ! Abd al Malik ; L'humanité disparaîtra, bon débarras ! Yves Paccalet ; Crash ! ; Sauvagerie J G Ballard ; Américan Psyco ; Lunar Park Bret Easton Ellis ; Histoire de l'œil
Georges Bataille ; Aphrodite, Pybrac Pierre Louys ; Fragments d’un discours amoureux Roland Barthes ; Le condamné à mort Jean Genet ;
Ames sœurs
On parle volontiers d’âmes sœurs lorsque deux personnes éprouvent le sentiment d’être félins pour l’autre. La recherche amoureuse est bien souvent énoncée comme la recherche de l’âme sœur pour désigner l’entente idéale. Tout comme il y a des fratries plus ou moins nombreuses on peut avoir plusieurs âmes sœurs, successivement ou simultanément.
Baisouille
Action de bisouiller en vue de baiser un(e) partenaire timide. "Charles baisouillait fréquemment ses copines de classe lors des séances de cinéma du mercredi." (Omar de Monbrac, Chroniques des salles obscures).
Cunibranlage
Pratique sexuelle à deux partenaires, ou plus, visant à synchroniser les mouvements des langues dans les con et les rythmes des mains sur les queues, dans le but de provoquer un orgasme généralisé.
Desirium
Contraction latine de délirium et desirus. Terme utilisé en médecine lors du traitement des affections nerveuses des individus rendus fébriles dans l’attende d’un rendez-vous galant. Octavia fut atteinte de desirium en reposant la lettre de son amant Marcus. Submergée par son désir, son cœur palpitait et elle fut prise de brèves convulsions.
Exhinibition
Selon la définition d’Albert de Monchibre, (Mon vit, mon œuvre) l’exhinibition est l’art de demander à sa bien aimée de montrer son entrecuisses là où c’est interdit : dans les cimetières, au passage clouté, devant le Ministère de l’intérieur… afin qu’elle prenne plaisir à franchir les interdits en toutes occasions.
Foutrager
Manière peu élégante d’honorer outrageusement sa concubine en éclaboussant ce qui n’a pas besoin de l’être (son livre de chevet, sa trousse à maquillage, ses plantes vertes…)
Gorger
Le terme gorger a été mis à jour lors de la découverte d’un ouvrage antique sauvé des ruines de Pompéi. Le manuscrit richement illustré était un livre de recettes amoureuses destiné aux pensionnaires des lupanars. Il désignait tout autant le geste consistant à faire glisser un membre masculin profondément dans sa gorge que l’augmentation en volume dudit membre sous l’effet de la caresse prodiguée.
Hammasexualité
Pratique sexuelle consistant à se rendre dans un hammam et à profiter de la vapeur pour enfiler un doigt incognito dans sa voisine ou dans son voisin, selon.
Intelligence intuitionnelle
Contrairement à l’intelligence dite logique ou rationnelle, l’intelligence intuitionnelle permet à ceux qui en disposent de comprendre rapidement leurs semblables. Par exemple, l’II permet de rentrer dans l’esprit du sexe opposé sans même avoir à y penser, ce qui permet un gain de temps appréciable lors d’une discussion.
Jusqu’au bitistes (les)
Mouvement social de la fin du XXème siècle défendant une pratique du coït consistant à bourrer jusqu’au bout, c'est-à-dire jusqu’à l’épuisement complet des partenaires. Son leader Jules Turgessant est mort d’une embolie cérébrale au cours d’une banale course à pied au bois de Boulogne.
Klito sutra
Ouvrage antique de référence sur l’art d’astiquer le clitoris. Le lecteur y trouve 671 façons de faire durcir et dresser le précieux organe féminin à l’aide d’un doigt, d’un genou, d’un pénis, d’une langue et de divers légumes de saison.
Lassivitude
Phénomène bien connu de tous les sportifs lorsqu’après une séance d’activité physique longue ou intense, au lieu de se sentir épuisé, le désir sexuel paradoxal particulièrement fort se manifeste. Il faut alors rapidement sortir de la douche et rappeler son (sa) partenaire de jogging ou d’escalade.
Manuel
Sous peine de se voir rabroué, le gentleman prévoyant consultera son Manuel de savoir vivre et de savoir foutre avant de s’approcher d’une gente demoiselle disposée à lui accorder ses faveurs.
Notre Pervers (le)
Prière des muses bien connue en pays Gaulois.
« Notre pervers qui êtes vicieux...
Que mon con soit salivé
Que les verges viennent
Que ma volonté soit fête
Sous la table comme aux pieux
Donne-nous chaque jour notre coït quotidien
Encourage nos turlutes
Car turlutons tous ceux qui nous ont enconnés
Ne nous soumets pas à l’abstinence
Et délivre-nous des mâles. »
Obsédoux
Penchant psychologique fréquent chez lez vieux veufs ayant encore la branche verte.
Priapisse
Discipline antique consistant à uriner en ayant le phallus en érection. Au XXème siècle de notre ère, la science a découvert que les champions de cet exploit possédaient une anomalie génétique et n’avaient donc aucun mérite.
Queue de cochon (la)
Lieu de débauche et de gourmandise bien connu des amateurs de bonne chair. Synonyme de bistroquet à foutre et de bar à pétasse (ne pas confondre avec le bar à touffes et le bar à gouines).
Roujouir
Certaines femmes rougissent dès qu’elles songent à jouir. D’autres rougissent quand elles ont joui. On dit que les rousses ont tendance à roujouir un peu plus vite que les brunes et ce n’est pas toujours faux. « Le devoir d’un homme galant est de savoir faire jouir et de faire roujouir sa partenaire. » (Casanova).
Sexercice
On parle de sexercice lorsqu’un initiateur donne un exercice érotique à son élève. Il est généralement destiné à lui permettre de découvrir une facette nouvelle de sa sensualité. Les muses du paradis connaissent ce terme depuis bien longtemps.
Tripoturer
Lorsque Jacques tripoturait Georgette de ses gros doigts rugueux de bucheron quinquagénaire, il avait tendance à la faire crier, mais pas seulement de plaisir.
Ustensensible
On trouve dans les tiroirs et les placards des cuisines toutes sortes d’objets pouvant servir d’ustensensibles lorsque monsieur est parti jouer à la pétanque et que madame a des idées.
Vulvérable
On dit de la femme qu’elle est vulverable lorsqu’au milieu de son cycle, elle ressent un impérieux besoin de se faire vulverer dans le but de se reproduire.
Watergons
Contraction grossièrement codée de l’expression : « Rejoins-moi dans les waters du wagon ». Ces lieux sont bien connus pour être les seuls lieux intimes des Trains à grande vitesse. Je conseillerai tout particulièrement ceux qui se trouvent à l’avant des voitures de la première classe du Paris-Marseille, réservés aux handicapés. Penser à vérifier qu’aucun paraplégique ne se trouve dans la rame (Si tu niques dans mon water, tu niques mon handicap).
X’citation
Citation trouvée dans un film X. Marc dit soudain à Carla : « Crache ton chewing-gum et mordouille-moi la hampe, je crois qu’elle commence à ramollir un peu. »
Yop
Substance blanchâtre bien connue des adolescents.
Zouave
Corporation de joyeux foutriquets aptes à la zoie en toute circonstance. Syn. : Zubial ; Zêbre ; Zigoto.
Comment taire...