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A quoi bon ?


Accéder à nos vérités.


Puisque nous sommes pétris de paradoxes, de joies et de tourments et que nous vivons de souvenirs qui nous retiennent et de projets qui nous attirent, je partagerai ici les sujets qui me tiennent à cœur en choisissant de les effleurer délicatement.


Je crois à la poésie plus qu’à d’autres formes l’expression pour toucher nos vérités. Elle offre un accès plus libre, plus immédiat, plus riche, plus sensuel et pour tout dire plus vivant à notre réalité.


 

 

Illustration :  Comerre « la belle liseuse »

Etat d'esprit

L’art n’est pas chaste, on devrait l’interdire aux ignorants innocents, ne jamais mettre en contact avec lui ceux qui y sont insuffisamment préparés. Oui, l’art est dangereux. Ou s’il est chaste, ce n’est pas de l’art. (Pablo Picasso)

Mercredi 27 octobre 3 27 /10 /Oct 15:29

 

  J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en libérer.

   ( Michel-Ange ) 

 

 

Ce soir je te rejoins. Je te retrouve dans une situation très particulière. Tu seras nue au milieu d’un groupe de personnes qui dessinent ton corps. Tu poseras comme modèle vivant, et pour la toute première fois.

Moi, à cause du voyage, j’arriverai presque à la fin de la séance, mais j’assisterai à une partie de ton travail devant ces artistes croqueurs, ces amateurs de formes voluptueuses, ces mateurs assermentés armés de crayons aiguisés.


Sandokan 9

 


Je viendrai dans cet atelier que je ne connais pas encore, timidement, avec tout le respect que l’art m’inspire, et connaissant ma chance d’être accepté dans ce groupe. Muni de dérisoires portemines et de feuilles blanches, je tenterai de dessiner en quelques minutes, comme les autres élèves, les traits et les ombres de ta silhouette exposée. Malhabile et inexpérimenté, j’essaierai de sauver la face en déposant mes traits le mieux possible, tentant d’occulter mon émotion devant ton corps que j’aime tant, et entièrement conscient de ma chance d’avoir une amante aussi belle et désirée, aussi audacieuse et courageuse, aimant se montrer jusqu’à l’impudeur, douée de grâce et exprimant une lumière intense.

 

Je découvrirai dans des angles inédits les charmes de ta sensualité, à la faveur d’une hanche arrondie, d’un bras torsadé, d’un pied tendu, de tes cuisses soudain desserrées, de ton ventre creusé, de ta nuque penchée, ou de ton torse dressé. Tantôt danseuse devant son miroir, gymnaste figée, courtisane abandonnée, modèle académique, femme sauvage, statue vivante, ou amante désirante, ton corps offrira tout ce qu’il sait exprimer dans ces instants particuliers, mélanges troubles d’art, d’érotisme, de poésie et de sacré. Mes traits repartiront éblouis et sans doute tremblant d’émotion, et tu seras peut-être encore plus troublée que moi dans cet échange étrange et merveilleux que nous vivrons clandestinement.


 

Lorsque le temps sera écoulé, je serai celui qui repartira avec la fille à la fin. Le chanceux, l’enfoiré, le bel amoureux à qui elle se donne, celui qui fait la nique à tous les autres et qui niquera la princesse tout au bout de la nuit. J’aurais été celui qui débarque de nulle part, celui que personne ne connait et qui se permet tout quand même. Le parfait salaud. Celui qu’on déteste.

 

 

Toi, en me voyant débarquer tu seras fière que ton chéri vienne spécialement pour toi. Tu lui offriras une pose particulièrement aguichante qu’il t’a suggérée avant de venir, juste pour son plaisir à lui. Sans que les autres n’en sachent rien.


 

Lorsque nous partirons tous les deux, à la fin de la séance, nous nous éloignerons vers la forêt et nous ferons quelques mètres main dans la main pour nous retrouver enfin vraiment après ces quelques semaines. Je m’approcherai de toi, de ton corps et de ta bouche, je m’efforcerai de toucher ton aura, je prendrai ton souffle sur les lèvres, j’aspirerai ton odeur et je gouterai le parfum de ton âme, comme nous avons su le faire dès le début lors de nos premières retrouvailles.

Notre joie sera si profonde que notre cœur débordera d’allégresse. Nous pousserons des cris de loups au milieu de la nuit froide. Et il sera temps d’aller nous réfugier dans ton alcôve secrète.

   

 

© DGC 10 2010

Illustration : Sandokan 

Publié dans : Portrait de muse
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Dimanche 19 septembre 7 19 /09 /Sep 19:28

 

 

Que reste t il de nos amours...? Quelques traces éphémères à la surface d'une peau aimée,

un serment sous un arbre, un baiser sur un banc...

(DGC : Tout dépend de toi. )

 

Qu’allons-nous faire de nos bonheurs ?

De mes mots crus près de ton cou

De tes regards, de mes silences 

Des longs mouvements de tes hanches

Des lents moments, des images floues ?

 

Si depuis toi, si depuis nous

Tant de questions persistent encore

Je vois l’avenir bien mieux qu’avant

Les traces de nous au firmament

S’impriment au profond de nos corps

 

Puisque nous n’oublierons jamais

Parviendrons-nous à cultiver

Toutes les joies de cette vie ?

Saurons-nous retrouver nos pas

Dans les forêts comme jadis ?

 

Le voudrons-nous vraiment ?

Trouverons-nous tout le courage ?

Aurons-nous tout le temps voulu ?

La magie est elle dans l’instant ?

Est-ce qu’un jour tu seras déçue ?

 

Faudra t-il racheter nos âmes ?

Saurons-nous encore chaque fois

Chasser les vents et les nuages ?

Pourrons-nous détourner les lois ?

Devrons-nous toujours être sages ?

 

Quand dans l’Eden, nos pieds nus dansent

Nous avons tant de choix à faire

De rêves et de souhaits dévoilés

Comment revenir aux évidences

En état de félicité ?

 

Sans s’accrocher aux heures heureuses

Nous nous tournons vers l’avenir

Nous nous inspirons du passé

Sans hésiter, sans nous enfuir

Nous nous laisserons emporter

 

Ressentir tendrement ta main

Devant cette aurore perpétuelle

Rire au soleil chaque matin

Sans regretter et sans pleurer

Sur notre course follement belle

 

Jurer de ne jamais souffrir

Devenir plus grand, plus vivant,

Chaque jour apprendre à mieux s’ouvrir

Etre en amitié, en bonheur

Avec nos anges intérieurs

 

Et puis créer, écrire, danser

Tout exprimer et partager

Tout partager à l’infini

A l’infini parce qu’on aime

Ainsi nos âmes prendront des ailes

 

101 Wambre S 

 

 

© DGC 09 2010

Illustration : Wambre d'après cliché DGC

Publié dans : Toucher les étoiles
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Lundi 23 août 1 23 /08 /Août 06:21

 

 

Que faire de la passion ?

Quand on est adolescent on peut se servir de l’amour pour s’émanciper.

Mais quand on est adulte ?  Alors on peut appeler ça une quête impossible. Moi j’appelle ça une utopie.

(Antony Cordier, réalisateur de « Happy Few »)

 

 

Je devrais être le plus heureux des hommes.

Ma femme m’aime et veut rester fidèle à notre longue union. Elle  s’occupe merveilleusement de notre foyer et de nos enfants, exerce sa passion comme travail, et déclare qu’elle ne pourrait pas vivre sans moi. Parfois elle me dit qu’elle tuerait mon amante si elle apprenait que je la trompe. Qu’elle serait prête à commettre un crime si elle découvrait que j’ai fait un enfant à une autre femme, ou si je l’abandonnais.

D’un autre côté, j’ai rencontré une sœur d’âme dont je suis passionnément, déraisonnablement, viscéralement fou amoureux, et qui a conscience que notre divine union, inespérée, remplit son cœur et son âme au point qu’elle m’a demandé de lui faire une fille avant que son corps ne puisse plus procréer.

Nous ne pourrons pas partager nos vies, tout au moins dans un court-moyen terme. Nous n’allons pas décider si vite de tout abandonner pour vivre ensemble, car les dégâts autour de nous seraient bien trop grands. D’ailleurs après son divorce, elle n’envisage plus de partager sa vie avec un nouveau partenaire.

Pourtant elle me manque tellement qu’un seul jour sans un signe d’elle me rendrait presque malade. Des centaines de kilomètres nous séparent et je supporte mal d’être loin d’elle.  Je souffre aussi si je la sais en compagnie prolongée ou régulière d’un autre homme qui la convoite, même si elle n’est pas amoureuse de lui, même si elle ne partage pas sa vie avec lui.

 

Trouver sa juste place

Mais je suis totalement en paix dès lors que je sais que j’ai toute ma place dans son cœur. Je trouve alors ma véritable position, mon statut, mon rôle, ma situation. Je retrouve toute mon identité, au moins temporairement, en tant qu’amant magnifique, que Roi de cœur, à être celui qui peut partager à la fois la dimension affective, émotionnelle, spirituelle, érotique, libertine, créative, aventureuse, d’une relation à la fois libre et totalement privilégiée.

Cette place me convient puisque c’est celle qui me revient le plus naturellement. Je ne partagerai pas souvent ses soucis quotidiens ni ses petits matins laborieux. Elle ne connaitra pas non plus mes difficultés ou mes problèmes ordinaires. Et si nous nous voyons moins souvent que nous en rêvons, nous aurons l’avantage de ne partager que des moments complices exceptionnels, des escapades au dessus des étoiles, des plans stupéfiants aux saveurs de l’inédit, l’intensité des heures rares et sublimes, l’adrénaline polissonne et les poisons violents des plaisirs secrets que seules deux êtres libres et envoutés d’amour sont capables de se donner. Nous cultiverons et rallumerons ce feu aussi souvent que cela sera possible, aussi souvent que nous le pourrons.

 

Une utopie ?

Alors auprès de mon épouse parfois trop raisonnable, dont l’amour incandescent ne s’est jamais éteint, en mari satisfait, je saurai attendre nos heures inavouables et confidentielles, et je serai le plus heureux des hommes, en effleurant le rêve qu’un jour nos cœurs humains soient si larges qu’ils puissent aimer harmonieusement et paisiblement tous ceux et toutes celles qui aiment ceux et celles pour qui nous éprouvons un amour sincère et pur.

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© DGC 08 2010

Photo DGC coll. pers : « l’Horizon»

Publié dans : Polyamour
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Mardi 13 juillet 2 13 /07 /Juil 16:59

 

 

Y a pas plus de honte A se refuser, Ni plus de mérite Qu'à se faire baiser.

Georges Brassens, Chansonnette à celle qui reste pucelle

 

C’était une belle femme de trente-cinq ans aux grands yeux clairs et à la chevelure solaire.

Son parcours et ses voyages dénotaient une grande intelligence et une certaine confiance en elle malgré son comportement réservé.

Lorsque nos regards se sont croisés, nous avons éprouvé le désir de faire connaissance.

Le matin suivant, le hasard a voulu qu’on se retrouve à l’heure où j’allais humer le bord de la rivière. Elle accepta de m’accompagner. Intrigué par sa réserve, j’interrogeais ses rêves. Je lui parlais des miens.

Le soir suivant, à l’heure ou tous nos amis se regroupaient devant les écrans de la finale de la coupe du monde de football, nous avons préféré nous allonger sous les étoiles et nous effleurer parce qu’il nous semblait que nos peaux étaient faites pour se caresser sensuellement. Nos esprits se rencontraient et nos âmes s’apprivoisaient. Allions nous passer la nuit ensemble ? Bien sur elle le voulait…

Prolongations… puis l’Espagne a gagné. Nous avons bu un verre de l’amitié avec nos amis amateurs de ballon rond. Mais bien vite nous les avons abandonnés.

Au creux de notre nid d’amour, elle m’avoua qu’elle n’avait jamais connu un homme en elle, qu’elle était encore vierge. Et qu’elle voulait que ce soit moi.

Sidéré par tant d’honneur, j’explorais avec méthode les motivations de son cœur et ceux de sa raison. Elle me faisait confiance et me fis un devoir d’accepter. Conscient de ma chance et réalisant que je n’avais jamais connu un tel moment.

Elle s’offrit à moi avec tant de pudeur que j’en fus bouleversé. Son corps avait la douceur d’une fée. Elle était si timide qu’elle n’avait presque pas d’odeur.

Elle dormit nue contre ma chaleur tout au long de la nuit.

Au réveil ses ailes avaient commencé à se défroisser.

Et je crois bien qu’elle va apprendre à voler.

 

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© DGC 07 2010

Illustration Film "Gainsbourg vie héroïque"


Publié dans : Portrait de muse
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Mercredi 7 juillet 3 07 /07 /Juil 22:22

 

 

Les femmes sont comme le suspense.

Plus elles éveillent l'imagination, plus elles suscitent d'émotions.

(Alfred Hitchcock)

 

 

C’est sur un air remixé de Serge Gainsbourg qu’elle se trouvait à genoux à même le sol avec la bouche remplie de mon sexe tendu.

Elle avait eu très envie de me donner du plaisir de cette manière, malgré la relative inconvenance que cela représentait. Mais ce soir là il nous semblait bien que tout était permis, au moins tacitement. D’autres s’étaient donnés en spectacle des heures durant à enchainer les séances de fouettages et de coïts sans fin.

Le peu de pudeur qui nous restait nous conduisit à nous asseoir dans un endroit relativement discret. Il fallut un petit moment pour que les premiers convives remarquent nos actes. Je me souviens du regard croisé d’une dame à chapeau particulièrement élégante, qui s’amusait avec retenue à observer le trouble sur mon visage. Un peu plus tard des hommes se sont approchés, tour à tour, parfois très près pour regarder cette longue et délicieuse fellation que mon adorable cavalière me prodiguait avec une gourmandise infinie.

Ma position assise me permettait de profiter de tous les spectacles que les invités se donnaient les uns aux autres. A quelques pas, une soumise aux attributs félins se roulait ostensiblement aux pieds de son maître. Plus loin une geisha-manga archi-sophistiquée buvait en observant une session de shibari. Des couples, plus extravagants encore, échangeaient leurs impressions en visionnant des vidéos SM. Près des platines du DJ, des photographes faisaient poser des filles outrageusement cambrées sur leurs talons en compagnie d’un policier de latex équipé d’une matraque. Sous la voute, le choc des claquements de mains sur un postérieur parvenaient jusqu’à nous par intermittence. Partout où mes yeux s’égaraient la sensualité extrême s’exprimait dans une atmosphère mélangée de provocation décadente et de respect libertin, de créativité pure et de folie érotique. Ma queue douloureuse de plaisir subissait les assauts experts des caresses diaboliques et amoureuses de ma sœur de débauche.

C’est un peu plus tard dans la soirée, en nous retrouvant seuls à seuls, le système nerveux saturé d’émotions aussi ambigües qu’aphrodisiaques, que nous allions faire l’amour pour la première fois.


 

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© DGC 07 2010

Illustration : photo JPF»

Publié dans : Très en vie
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Jeudi 1 juillet 4 01 /07 /Juil 16:36

 

Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s’enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ! Charles Baudelaire Le Spleen de Paris

 

 

Rien n’est meilleur que de retrouver le gout du stupre et de la luxure. La saveur du désir brut, l’appel sensuel d’une femme qui succombe.

S’il est plutôt rare de se confronter à une inconnue qui partage les mêmes attentes, il est exceptionnel qu’elle ose les énoncer assez librement pour qu’en actes il soit possible de s’exprimer. Celle-ci m’a surpris, non par son audace que je guette toujours attentivement, mais par sa clairvoyance, sa liberté et sa désinvolture.

Bienheureuse celle qui sait lire en moi.

Si au premier regard, nous avons eu envie de nous rapprocher de très près, il ne nous aura fallu que quelques heures pour nous apprivoiser et réaliser que nos attractions réciproques venaient d’une zone particulièrement profonde de nos êtres.

Et les mots dits et écrits ont achevé de nous convaincre que pour partager nos valeurs le mieux possible, nous ferions mieux de joindre le geste à la parole et de nous vautrer dans la luxure très rapidement.

Nous nous apercevions dans le même mouvement et avec émerveillement que les obstacles tombaient un par un devant nos pas parce que les choses devaient se faire, parce que telle était notre volonté.

 

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© DGC 06 2010

Illustration : Film « Gainsbourg Vie Héroïque »

Publié dans : Toucher les étoiles
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Dimanche 20 juin 7 20 /06 /Juin 18:22

  

L'amour est une folie de l'échange. (Pascal Quignard, Vie Secrète)

 

 

 

Bonjour chéri.

Salut mon amour.

Humm… tu sens bon !

Tu trouves ?

Oui j’ai l’impression que tu viens de baiser. Tu as rencontré une coquine ce week-end ?

Oui mon cœur, une belle très libertine.

Tu lui as bien fait l’amour j’espère !

On n’a pas arrêté.

Elle te plaisait vraiment ?

Oui je t’avoue. Elle est comme nous, le même âge, les mêmes sensibilités. Nous sommes faits pour nous entendre, je la trouve géniale.

Elle ne t’a pas trop usé la bite j’espère. Tu m’as manqué tu sais.

Tu en jugeras toi-même ma chérie. On a passé deux nuits quasiment blanches alors…

Qu’avez-vous fait ensemble ?

Plein de choses, mais on a commencé fort. On est sorti. Elle voulait que je l’accompagne à Cris et Chuchotements.

Elle était branchée SM ?

Un peu. Ça faisait partie de ses fantasmes. Elle ne vient pas souvent à Paris, elle rêvait de connaitre cet endroit. Elle connait mieux les clubs du sud.

Et toi ça te tentait d’y aller ?

Il faut croire… Depuis que Perséphone m’a demandé de m’occuper d’elle je crois que j’ai un peu pris goût. Mais attends, il faut que je te raconte la suite. J’ai demandé à Papillon si l’endroit était fréquentable. Elle m’en a dit le plus grand bien. Mais en me renseignant j’ai découvert que ce soir là il y a avait aussi une soirée exceptionnelle à quelques pas de là, la Cosy Party. Une sorte de happening consacré aux arts du SM et du bondage.

C’est assez spécial comme soirée. Il doit y avoir tous les cinglés du sexe !

Probable que certains devaient l’être… en tout cas on y est allés. On doit être des vrais pervers.

Seul problème, côté dress-code, il a fallu s’adapter rapidement. Mais on trouve tout ce qu’il faut à Pigalle, tu connais…

Tu as mis quoi ?

Je devais obligatoirement trouver un pantalon cuir ou latex… Je te laisse imaginer les essayages. Sur le coup je me trouvais vraiment ridicule, mais on s’habitue très vite. Et finalement on s’aperçoit que ce genre de matière plait beaucoup aux dames !

Je veux absolument te voir porter ça mon chéri. Et elle comment était elle habillée ?

Robe noire de soirée lacée archi fendue sur les côtés. Cheveux tirés en arrière. Irrésistible.

Et en dessous ?

Rien. Enfin si, un string ouvert noir, assorti à sa robe. Une fois parés on a pris le taxi, et j’ai cru que je rentrais dans la quatrième dimension. On a passé l’entrée, on est descendu dans une grande cave, il y avait déjà pas mal de gens bizarrement habillés, des filles très sexy, certaines déjà attachées, un buffet, des accessoires, des cordes qui pendaient du plafond, de la musique…

Viens que je te sente encore. Et chuchote-moi la suite affreux pervers.

 

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© DGC 06 2010

Illustration Serpieri

Publié dans : Très en vie
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Mardi 25 mai 2 25 /05 /Mai 23:55


 

C’est pourquoi je dis qu’la lucidité est indispensable.

Sinon les filles te possèdent jusqu’à la peau.

 Serge Gainsbourg

 

 

Celle-ci lui laissait une impression de manquer un peu de saveur. Comme si après avoir été habitué à déguster des alcools trop forts, on lui donnait pour se désaltérer une boisson trop banale. Il en est des femmes comme des bons vins. Le bon côté de la chose c’est qu’on ne s’habitue jamais aux crus d’excellence.

Après une approche pour le moins explicite, qu’il prit d’abord pour un jeu sans suites, ils en vinrent au sujet principal à travers quelques conversations prolongées tard dans la nuit. Il devina une personne d’expérience plutôt audacieuse et vraisemblablement habile de son corps.

Encore quelques rencontres plus ou moins dues au hasard permettaient à la belle de jauger sa proie droit dans les yeux et d’esquisser les gestes équivoques qui achèveraient de faire tomber ses dernières réticences.

Elle ne lui plaisait que pour quelques raisons précises. Sa liberté de ton et sa cambrure avaient certes emporté son adhésion. Mais la faille au fond de ses yeux l’attendrissait, et une petite note cassée dans sa voix lui disait toute la détresse qu’elle ressentait en pensant qu’il ne serait pas contre elle ce soir pour lui donner du plaisir.

 

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© DGC 05 2010

Illustration : Coll. pers. Melle M. au Musée Rodin

 


Publié dans : Short cuts
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Mardi 13 avril 2 13 /04 /Avr 12:22

 

Il n'y a réellement ni beau style, ni beau dessin, ni belle couleur :

il n'y a qu'une seule beauté, celle de la vérité qui se révèle.

(Auguste Rodin)

 

 

 

Mettre en mots, créer, dire, inventer, creuser en-dedans de soi. S’y reprendre cent fois, se décourager et recommencer. Pour enfin exprimer les images entrevues, les chimères perdues les mirages fuyants, les souvenirs suspendus et les moments déchus.

 

Sentiments fugaces : essayer une phrase et tirer sur le fil. Tenter quelques rimes, répéter, formuler autrement, inverser pour faire sonner, espérer une étincelle, ajouter une couleur, ne pas trop dénaturer.

 

Repousser la peur, exproprier mes fantômes. Quand l’idée est placée, modeler sa forme, découvrir un autre rythme, forcer un souffle et puis éliminer. Rayer, gommer, filtrer froisser, jeter. Epurer, polir, simplifier. Revenir à l’essentiel. Supr., Control X, Back space, Home.

 

Tout relire, pour tout redire autrement. Différemment. Ne jamais faire semblant. Me demander si elle pourrait lire ça. Me demander qui comprendra ça. Ne jamais craindre ce que l’on est, oser aller tout au bout sans rien renier. S’exposer pour jouir, pour grandir. Se mettre en danger comme pour séduire. Briller ou se brûler, s’affranchir des formes, user toutes ses libertés, transgresser. Et pour finir, relire les classiques.

 

Reprendre à zéro, tenter la distance, revenir à froid… plus tard, un autre jour ou dans un autre état d’esprit. Rouvrir mes tiroirs, feuilleter mes cahiers et les méditer, les maudire. Les donner parfois, pourquoi pas.

 

Relever le défi, s’entraîner encore, montrer une esquisse à une complice, rechercher la critique comme une maladie chronique. L’émotion est-elle bien là ? Retrouver la première version, la première impulsion. Le premier jet, le premier geste, le plus pur ou le plus maladroit. Peut être le plus juste. Sentir la vague, l’onde, la pulsation originelle, le mouvement parfait, sans réfléchir et sans mentir. Oublier tout ce que j’ai appris.

 

Chercher encore, croire encore qu’un jour je trouverai la formule définitive, la synthèse finale. Le texte après lequel je n’aurais plus rien d’autre à dire. L’ultime paragraphe, l’épitaphe. Rechercher le silence. Pouvoir de taire. Juste regarder en l’air.

 

 

 

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© DGC 04 2010

Illustration : Narcisse (Caravage)

Publié dans : Free songs
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Jeudi 25 mars 4 25 /03 /Mars 12:01

 

L'érotisme pourrait être l'art de bien cuisiner ses amours.

(Sony Labou Tansi)

 

 

A un certain niveau de vigilance, tu repères ses regards avant même qu’elle ne décide de faire le premier pas. Tu devinerais presque quels gestes elle emploiera pour attirer ton attention. Mais tu laisses venir et tu laisses faire. Tu observes et tu comptes les points. Tranquillement. Rien ne presse et tu paresses. Perception. Observation.


A un certain niveau d’intérêt, tu lui poses les bonnes questions. Celles auxquelles elle s’excitera toute seule en te répondant, tellement elle adore parler d’elle. Elle ne comprend pas pourquoi certains hommes se sont détournés d’elle quand elle parlait de vie à deux. Tu ne fais pas un geste de plus, attendant le temps qu’il faut pour qu’elle vienne te manger dans la main en te suppliant de la regarder, de l’écouter, de l’émouvoir de lui parler, de l’envahir. Possession. Obsession.


A un certain niveau de maitrise, tu fais un bref inventaire de tes munitions. Et tu décoches tes arguments comme des flèches qui savent trouver le centre de la cible sans effort. Le jeu semble gagné d’avance. Tu utilises tes mots comme des grenades incendiaires. Des balles en plein cœur. Et naturellement elle s’enflamme. Tu as recours à tes archives, à tes souvenirs, quelques textes choisis, quelques photographies. Tu sais que tôt ou tard elle se rendra, exsangue, vaincue, incapable de résister, en redemandant encore, faisant fi de sa fierté et de sa pudeur. Abdication. Reddition.


A un certain niveau d’insistance, elle finit par s’aveugler et apprécier tes pires talents comme tes défauts. Une autre t’avait dit un jour qu’elle adorait ton arrogance. Au moins celle-ci ne manquait pas d’audace. Cette fois ci, tu attendais juste un peu plus de résistance de sa part avant qu’elle te demande de la baiser. Par les temps qui courent, certaines sont prêtes à s’humilier pour quelques heures de bonheur. Elle fait tout ce qu’elle peut pour se mettre en valeur, tant elle redoute de te décevoir. Touchante abnégation. Ne t’en fais pas, ma chérie, tu l’auras ton coup de reins. Bien comme il faut, exactement comme dans tes rêves. Fornication. Convulsion.

 

Amira Casar Anatomie de l'Enfer1 

 

© DGC 03 2010

Illustration : Amira Casar in « Anatomie de l'Enfer»

Publié dans : Vibration
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Lectures


L'Art d'aimer Ovide ; Dernières nouvelles des étoiles Serge Gainsbourg ; Théorie du corps amoureux ; La Sculpture de soi ; Les Libertins Baroques ; La Puissance d'exister Michel Onfray ; Histoire de ma vie Casanova ; Zones humides Charlotte Roche (Anabet) ; Lolita Vladimir Nabokov ; Nexus Henry Miller ; Venus erotica Anaïs Nin ; Eloge des femmes mures Stephen Vizinczey ; La passe Imaginaire Griselidis Réal ; Le sexe et l’effroi Pascal Quignard ; Histoire d'O Pauline Réage ; Les mémoires séraphiques Quitterie Chatenoy ; Le Zubial ; L'Ile des gauchers Alexandre Jardin ; Impuretés Philippe Djian ; Vous toucher Claude Bleton (textes) et Catherine Izzo (photos) (Ed. Le Bec en l'Air) ; La mécanique des femmes Louis Calaferte ; Les particules élémentaires ; Plateforme ; La possibilité d'une île Michel Houellebecque ; Qu'Allah bénisse la France ! Abd al Malik ; L'humanité disparaîtra, bon débarras ! Yves Paccalet ; Crash ! ;  Sauvagerie J G Ballard ; Américan Psyco ; Lunar Park Bret Easton Ellis ; Histoire de l'œil Georges Bataille ; Aphrodite, Pybrac Pierre Louys ; Fragments d’un discours amoureux Roland Barthes ; Le condamné à mort Jean Genet ; 


L'Abbé Cédaire

 

Ames sœurs

On parle volontiers d’âmes sœurs lorsque deux personnes éprouvent le sentiment d’être félins pour l’autre. La recherche amoureuse est bien souvent énoncée comme la recherche de l’âme sœur pour désigner l’entente idéale. Tout comme il y a des fratries plus ou moins nombreuses on peut avoir plusieurs âmes sœurs, successivement ou simultanément.

 

Baisouille

Action de bisouiller en vue de baiser un(e) partenaire timide. "Charles baisouillait fréquemment ses copines de classe lors des séances de cinéma du mercredi." (Omar de Monbrac, Chroniques des salles obscures).

 

Cunibranlage

Pratique sexuelle à deux partenaires, ou plus, visant à synchroniser les mouvements des langues dans les con et les rythmes des mains sur les queues, dans le but de provoquer un orgasme généralisé.

 

Desirium

Contraction latine de délirium et desirus. Terme utilisé en médecine lors du traitement des affections nerveuses des individus rendus fébriles dans l’attende d’un rendez-vous galant. Octavia fut atteinte de desirium en reposant la lettre de son amant Marcus. Submergée par son désir, son cœur palpitait et elle fut prise de brèves convulsions.

 

Exhinibition

Selon la définition d’Albert de Monchibre, (Mon vit, mon œuvre) l’exhinibition est l’art de demander à sa bien aimée de montrer son entrecuisses là où c’est interdit : dans les cimetières, au passage clouté, devant le Ministère de l’intérieur… afin qu’elle prenne plaisir à franchir les interdits en toutes occasions.

 

Foutrager

Manière peu élégante d’honorer outrageusement sa concubine en éclaboussant ce qui n’a pas besoin de l’être (son livre de chevet, sa trousse à maquillage, ses plantes vertes…)

 

Gorger

Le terme gorger a été mis à jour lors de la découverte d’un ouvrage antique sauvé des ruines de Pompéi. Le manuscrit richement illustré était un livre de recettes amoureuses destiné aux pensionnaires des lupanars. Il désignait tout autant le geste consistant à faire glisser un membre masculin profondément dans sa gorge que l’augmentation en volume dudit membre sous l’effet de la caresse prodiguée.

 

Hammasexualité

Pratique sexuelle consistant à se rendre dans un hammam et à profiter de la vapeur pour enfiler un doigt incognito dans sa voisine ou dans son voisin, selon.

 

Intelligence intuitionnelle

Contrairement à l’intelligence dite logique ou rationnelle, l’intelligence intuitionnelle permet à ceux qui en disposent de comprendre rapidement leurs semblables. Par exemple, l’II permet de rentrer dans l’esprit du sexe opposé sans même avoir à y penser, ce qui permet un gain de temps appréciable lors d’une discussion.

 

Jusqu’au bitistes (les)

Mouvement social de la fin du XXème siècle défendant une pratique du coït consistant à bourrer jusqu’au bout, c'est-à-dire jusqu’à l’épuisement complet des partenaires. Son leader Jules Turgessant est mort d’une embolie cérébrale au cours d’une banale course à pied au bois de Boulogne.

 

Klito sutra

Ouvrage antique de référence sur l’art d’astiquer le clitoris. Le lecteur y trouve 671 façons de faire durcir et dresser le précieux organe féminin à l’aide d’un doigt, d’un genou, d’un pénis, d’une langue et de divers légumes de saison.

 

Lassivitude

Phénomène bien connu de tous les sportifs lorsqu’après une séance d’activité physique longue ou intense, au lieu de se sentir épuisé, le désir sexuel paradoxal particulièrement fort se manifeste. Il faut alors rapidement sortir de la douche et rappeler son (sa) partenaire de jogging ou d’escalade.

 

Manuel

Sous peine de se voir rabroué, le gentleman prévoyant consultera son Manuel de savoir vivre et de savoir foutre avant de s’approcher d’une gente demoiselle disposée à lui accorder ses faveurs.

 

Notre Pervers (le)

Prière des muses bien connue en pays Gaulois.

 

« Notre pervers qui êtes vicieux...

Que mon con soit salivé

Que les verges viennent

Que ma volonté soit fête

Sous la table comme aux pieux

Donne-nous chaque jour notre coït quotidien

Encourage nos turlutes

Car turlutons tous ceux qui nous ont enconnés

Ne nous soumets pas à l’abstinence

Et délivre-nous des mâles. »

 

 

Obsédoux

Penchant psychologique fréquent chez lez vieux veufs ayant encore la branche verte.

 

Priapisse

Discipline antique consistant à uriner en ayant le phallus en érection. Au XXème siècle de notre ère, la science a découvert que les champions de cet exploit possédaient une anomalie génétique et n’avaient donc aucun mérite.

 

Queue de cochon (la)

Lieu de débauche et de gourmandise bien connu des amateurs de bonne chair. Synonyme de bistroquet à foutre et de bar à pétasse (ne pas confondre avec le bar à touffes et le bar à gouines).

 

Roujouir

Certaines femmes rougissent dès qu’elles songent à jouir. D’autres rougissent quand elles ont joui. On dit que les rousses ont tendance à roujouir un peu plus vite que les brunes et ce n’est pas toujours faux. « Le devoir d’un homme galant est de savoir faire jouir et de faire roujouir sa partenaire. » (Casanova).

 

Sexercice

On parle de sexercice lorsqu’un initiateur donne un exercice érotique à son élève. Il est généralement destiné à lui permettre de découvrir une facette nouvelle de sa sensualité. Les muses du paradis connaissent ce terme depuis bien longtemps.

 

Tripoturer

Lorsque Jacques tripoturait Georgette de ses gros doigts rugueux de bucheron quinquagénaire, il avait tendance à la faire crier, mais pas seulement de plaisir.

 

Ustensensible

On trouve dans les tiroirs et les placards des cuisines toutes sortes d’objets pouvant servir d’ustensensibles lorsque monsieur est parti jouer à la pétanque et que madame a des idées.

 

Vulvérable

On dit de la femme qu’elle est vulverable lorsqu’au milieu de son cycle, elle ressent un impérieux besoin de se faire vulverer dans le but de se reproduire.

 

Watergons

Contraction grossièrement codée de l’expression : « Rejoins-moi dans les waters du wagon ». Ces lieux sont bien connus pour être les seuls lieux intimes des Trains à grande vitesse. Je conseillerai tout particulièrement ceux qui se trouvent à l’avant des voitures de la première classe du Paris-Marseille, réservés aux handicapés. Penser à vérifier qu’aucun paraplégique ne se trouve dans la rame (Si tu niques dans mon water, tu niques mon handicap).

 

X’citation

Citation trouvée dans un film X. Marc dit soudain à Carla : « Crache ton chewing-gum et mordouille-moi la hampe, je crois qu’elle commence à ramollir un peu. »

 

Yop

Substance blanchâtre bien connue des adolescents.

 

Zouave

Corporation de joyeux foutriquets aptes à la zoie en toute circonstance. Syn. : Zubial ; Zêbre ; Zigoto.

 

 

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